Nord du Mali : Le jeu trouble du Qatar, de l’Algérie et de la Mauritanie confirmé par les assauts décisifs de l’armée
Même s’ils risquent de compromettre définitivement l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR), les affrontements des derniers jours entre les Forces armées maliennes (FAMA) et l’alliance Coordination des mouvements de l’Azawad/Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (CMA/GSIM) ont eu le mérite de lever le voile sur les alliances nouées pour déstabiliser notre pays et le rôle que certains voisins jouent dans l’ombre comme soutien aux supposés ex-rebelles qui ne sont en réalité que des terroristes. La diffusion par «Al Jazeera» (une chaîne de télévision satellitaire d’information en continu qatarienne) des images des blessés des affrontements de Léré évacués dans un hôpital de la Mauritanie montrent à suffisance le soutien que le Qatar et la Mauritanie apportent respectivement à Iyad Ag Ghali et aux terroristes de Kidal. Aujourd’hui, la duplicité de certains voisins ne fait donc l’ombre d’aucun doute.
Conscients qu’ils n’ont aucune chance d’occuper les bases rétrocédées de la Minusma dans le nord du Mali, les « enfants gâtés de la République » ont encore commencé à retourner leurs armes contre leur propre pays. La recrudescence des affrontements entre les FAMa et l’alliance CMA/GSIM ne surprend pas les observateurs les plus avertis qui s’y attendaient avec le départ des troupes françaises de Barkhane et des Casques bleus de la Minusma. Assurés du soutien de leurs protecteurs (Barkhane/Minusma), ils pouvaient se permettre de défier la République sans coup férir.
Les affrontements des derniers jours ont eu le mérite non seulement de leur prouver que l’armée malienne du moment est très loin de celle de 2012 qu’ils ont vaincu en quelques heures en tant que force militaire, mais aussi et surtout que la junte a fait de la souveraineté un sacerdoce pour renoncer aux camps de la Minusma. Comme on le dit aussi, à quelque chose malheur est bon. Cette escalade a permis à l’opinion nationale et internationale de voir le vrai visage de certains de nos voisins dans la déstabilisation de notre pays.
La diffusion par «Al Jazeera» (une chaîne de télévision satellitaire d’information en continu qatarienne) des images de l’évacuation des blessés des affrontements de Léré dans un hôpital de la Mauritanie montrent à suffisance le soutien que le Qatar et la Mauritanie apportent respectivement à Iyad Ag Ghali et aux terroristes de Kidal. Tout comme la fuite des dirigeants de la CMA pour se mettre à l’abri en Mauritanie et en Algérie. En fait, nous pouvons dire qu’il n’y a rien de nouveau. L’implication du Qatar dans le financement du terrorisme international n’est qu’un secret de polichinelle. De la Libye au Mali en passant par l’Afghanistan, la Syrie, la Somalie, le Soudan…, le Qatar est toujours présent pour attiser le feu en fonction de ses intérêts. Son soutien à Iyad Ag Ghali et à ses cousins rebelles serait lié aux immenses richesses souterraines de l’Adrar des Ifoghas, notamment le pétrole, l’or et une nappe phréatique presque intarissable.
L’Algérie veut toujours tenir le Mali par la camisole de force cousue par la France
Quant à l’Algérie, elle se bat comme un beau diable pour ne pas être reléguée au second plan dans la résolution de la crise malienne. C’est pourquoi elle se cramponne tant à la camisole de force cousue par la France pour soumettre la République à ses fils égarés qui ont pris les armes contre elle. En plus de la condamnation de l’attaque du bateau Tombouctou et de la reprise des hostilités, le gouvernement algérien (dans un communiqué) a exprimé sa «ferme conviction que c’est par la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR signé en 2015), issu du processus d’Alger, que le Mali pourra construire un front interne capable de résister aux agressions que le terrorisme lui fait subir et, au-delà, à l’ensemble de la région».
En accueillant sous son toit ceux qui ont créé les conditions de l’escalade actuelle, en se mettant volontairement au banc de l’APR pour des raisons fallacieuses, Alger n’a-t-elle pas pris le risque de se positionner en faveur d’un camp ? Ce qui est clair, les autorités de la transition ont été très claires : elles n’iront pas discuter avec les faux ex-rebelles ailleurs qu’au Mali ! Si l’Algérie veut réellement continuer à jouer le premier rôle (chef de la médiation internationale) en réussissant à ramener les deux parties à la table des négociations, elle ne doit laisser aucun doute entaché sa neutralité.
Même si elle a ouvert à notre pays ses infrastructures portuaires pendant les 6 mois de sanctions injustes imposées par la Cédéao et l’Uémoa (9 janvier 2022-4 juillet 2022), la Mauritanie n’a presque jamais apporté un soutien sincère à notre pays. Au début des années 2010, elle a fréquemment accusé le Mali d’être le ventre-mou de la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue dans la bande sahélo-saharienne avant qu’on ne découvre qu’elle avait signé un pacte avec le diable pour se protéger de ses actes terroristes.
Elle ferme ainsi les yeux sur les incursions des GAT qui s’y replient après leurs actes criminels dans notre pays. «La Mauritanie n’a jamais été de notre côté. Elle est allergique à toute incursion sur son territoire alors qu’elle laisse les terroristes déguisés en bergers se pavaner sur le nôtre», un néo retraité de l’administration qui a longtemps servi dans la zone de Nara. Selon également des sources concordantes, la Mauritanie a donné depuis des années à la CMA une place gratuite au port où transitent toutes ses marchandises, probablement des armes et d’autres équipements militaires.
Il n’y a donc rien de surprenant que la Mauritanie accueille aujourd’hui dans ses hôpitaux les nombreux blessés de la coordination. C’est le contraire qui aurait été surprenant. Pis, il ne faut pas être surpris que Nouakchott apporte même un soutien logistique aux présumés ex-rebelles de Kidal pour leur permettre de tenir à nouveau tête à Bamako. Le gouvernement a toutes les raisons aujourd’hui de déclarer la CMA comme une organisation terroriste et de ne rien ménager pour traduire ses dirigeants devant la justice.
Naby