C’est une première de mémoire d’Africain ! À deux semaines du 37e sommet des chefs d’État de l’Union africaine, prévu les 17 et 18 février à Addis-Abeba, l’organisation ne connaît pas le nom de celui qui va la présider en 2024.
L’Afrique du Nord, dont c’était le tour, n’étant pas parvenu à se départager jusqu’ici. Reste la solution du représentant de l’Afrique australe, prévu l’année prochaine, et qui, selon la tradition avance de tour en cas de désistement de celui qui le précède, ce qui n’est pas encore fait.
« C’est une situation inédite », pointe un diplomate africain sous anonymat, avant de s’exclamer, « personne ne peut dire, à trois semaines du sommet des chefs d’État, qui va succéder à Azali Assouni, personne ! ».
La raison ? l’impossibilité pour l’Afrique du Nord qui devait assurer la présidence tournante entre régions de l’organisation africaine, de s’entendre sur un candidat à placer à la tête de l’UA. « Le choix devait se faire entre l’Algérie et le Maroc », explique cette source diplomatique, mais « aucun des deux États n’a voulu céder à l’autre en raison de leurs relations exécrables. »
Après près d’une année d’impasse, plusieurs chefs d’état ont alors approché la Mauritanie. Mais Nouakchott a décliné poliment, officiellement en raison de la présidentielle prévue en juin 2024. « Le président Mohamed Ould Ghazoua a voulu en réalité éviter de froisser ses deux puissants voisins », justifie un ancien diplomate de ce pays.
Tous les regards se tournent vers Luanda
Sauf si la Mauritanie change d’avis d’ici le sommet – ce qui n’est pas impossible – tous les regards se sont tournés vers l’Angolais João Lourenço qui doit prendre la tête de l’organisation en 2025 au nom de l’Afrique australe.
Mais, pour le moment, Luanda botte en touche : « On n’a pas été consulté », commente sobrement un diplomate angolais de haut rang, pour qui la question n’est pas d’actualité. La fin de ce suspense est attendu lors de la réunion des chefs de la diplomatie africaine les 14 et 15 février prochain à Addis-Abeba.
Par RFI