L’ouverture d’un dialogue national sur les grandes questions pendantes en Mauritanie a été l’une des principales revendications de l’opposition qui l’avait demandé à cor et à cri tout au long de la décennie écoulée marquée par une crise politique qui avait asphyxié le pays.
L’arrivée au pouvoir du président Ghazwani a permis un dégel miraculeux qui a tourné à l’union sacrée, la crise de la Covid aidant.
L’opposition était redevenue fréquentable et le tapis rouge lui était étalé au palais présidentiel et au niveau des autres instances de l’Etat.
Cette normalisation des rapports entre le pouvoir et l’opposition permet désormais aux deux protagonistes de jouer carte sur table et d’accorder leurs violons dans l’intérêt supérieur de la nation.
C’est dans ce contexte fort propice que va se tenir le dialogue social tant attendu, un dialogue qui intervient après une large concertation entamée par le président Ghazwani qui a reçu et qui continue à recevoir tous les acteurs de la scène politique et sociale.
Ce dialogue en vue qui se veut purement social devrait plancher sur la question lancinante de l’unité nationale. Il s’agira notamment d’en définir clairement les contours et d’en consolider les bases.
Et pour ce faire il serait impératif de jeter des bases solides d’une école mauritanienne profondément ancrée dans les réalités nationales et qui sera le garant de l’unité et de la citoyenneté, une école qui produira des citoyens égaux en droits et en devoirs.
Autre point fondamental à régler au cours de ce dialogue, celui du passif humanitaire qui continue à menacer dangereusement l’unité nationale.
Il y a aussi le problème de l’esclavage qui serait au menu, une autre tare qui a fait très mal à l’image du pays et aux victimes elles mêmes.
Les questions de l’exclusion, des inégalités, du partage des ressources et de la bonne gouvernance auront aussi leur place dans ce dialogue social qui devrait établir une feuille de route permettant au pays de sortir de la léthargie et de rattraper le temps perdu après 60 ans d’indépendance.
Il y a lieu par ailleurs de convoquer toutes les forces vives et de faire en sorte que les résultats obtenus, les recommandations soient immédiatement appliquées et n’atterrissent pas dans les tiroirs pour de bon.
En effet, la Mauritanie a besoin d’un nouveau décollage ou voire même d’une refondation. Il est grand temps que les immenses ressources dont regorge le pays et le génie mauritanien tant vanté par nos poètes permettent à nos dirigeants de se surpasser pour mettre le pays sur de bons rails.
En tout cas, l’occasion qui s’offre à nous actuellement est trop belle pour qu’on la gâche. La volonté politique et l’esprit d’ouverture affiché par le président de la République sont des gages de réussite et il appartient à chacun de jouer sa partition. (ES- SADA Echos)