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Iran : les médias iraniens annoncent la mort du président Raïssi dans un accident d’hélicoptère

Les médias iraniens ont annoncé lundi matin la mort du président Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans l’accident la veille de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran.

Cette annonce ouvre une période d’incertitude politique en Iran, un acteur majeur au Moyen-Orient, région secouée par la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas. L’information du décès du président a été donnée par les principales agences de presse et journaux, dans l’attente d’une déclaration des autorités après la découverte de l’épave de l’hélicoptère à l’aube. La télévision diffuse lundi matin des chants religieux en montrant des photos du président.

« Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême », a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant « le martyre » des victimes. Elle a précisé que le gouvernement publierait « une déclaration » en milieu de matinée.

La perspective de découvrir vivants le président de 63 ans, élu en 2021, et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit. Parmi eux figuraient le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage.

L’hélicoptère a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard. L’épave a été découverte à l’aube et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait « aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère » étaient en vie, selon la télévision d’Etat.

L’avancée des recherches a été suivie avec attention à l’international, notamment aux Etats-Unis, en Russie, en Chine et dans les pays voisins. « Nous suivons de près les informations », a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie à Washington, tandis que Pékin s’est dit « très inquiet » après la disparition de l’hélicoptère.

M. Raïssi, qui avait le titre d’ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids. Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d’un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l’avait battu à la présidentielle de 2017.

Il était soutenu par la principale autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé dimanche soir les Iraniens à « prier » et « espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la Nation ».

Remplacé par le vice-président en attendant une nouvelle élection

Le président iranien Ebrahim Raïssi, sera remplacé par le Premier vice-président, Mohammad Mokhber, avant une élection présidentielle qui devra se tenir dans les 50 jours.

L’article 131 de la Constitution de la République islamique prévoit que, « en cas de décès, de destitution, de démission, d’absence ou de maladie d’une durée supérieure à deux mois du président », c’est « le premier vice-président qui assumera les pouvoirs du président ».

Ce processus doit avoir « l’approbation du Guide suprême », précise l’article, alors que l’ayatollah Ali Khamenei est la plus haute autorité du pays et son chef d’Etat. La Constitution prévoit qu’un Conseil « composé du président du Parlement, du chef de la justice et du premier vice-président est tenu d’organiser l’élection d’un nouveau président dans un délai maximum de 50 jours ».

Le futur président par intérim, Mohammad Mokhber, 68 ans, a été nommé par Ebrahim Raïssi comme premier vice-président en août 2021, après la présidentielle. Il est né à Dezfoul dans la province du Khouzestan (sud-ouest), où il a occupé plusieurs postes officiels. Il a été aussi dirigeant d’entreprises et a présidé depuis 2007 la Fondation de l’ordre de l’Imam (Setad).

Cette fondation a été établie à la fin des années 1980 afin de gérer les propriétés confisquées à la suite de la Révolution islamique de 1979. Elle est devenue au fil des années un important conglomérat économique d’Etat avec des parts dans les différents secteurs, y compris la santé.

Depuis la révolution de 1979, le président est nommé pour quatre ans, renouvelable une fois consécutivement. Secondé par plusieurs vice-présidents, il est chargé de nommer et de diriger le Conseil des ministres car le poste de Premier ministre n’existe pas en Iran.

RTBF

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