Sale temps à la MAI : Gabegie et mauvaise gestion pointées du doigt
La compagnie nationale Mauritania Airlines International (MAI) se débat actuellement dans de graves problèmes qui pourraient affecter sa survie.
Toute sa flotte composée de 6 avions est clouée au sol à l’exception d’un seul avion qui n’est pas non plus aux normes standard et qui assure actuellement un service minimum.
En effet cet avion, un Boeing 737-700 est consigné dans un espace aérien sous-régional réduit et ne peut assurer par exemple des vols vers l’Europe car il n’est pas aux normes.
Ainsi depuis lundi dernier plusieurs vols ont été annulés dont ceux d’Abidjan et de Las-Palmas.
4 avions dont 2 Boeing et 2 Embraer sont immobilisés pour des problèmes de moteur, ce qui étonne certains spécialistes car tous ces avions sont presque neufs ; les Boeing ont été acquis il y a tout juste 7 ou 8 ans quant aux Embraer ils ont été mis en service il y a environ 5 ans. Ces pannes sont expliquées par le laisser-aller, la mauvaise gestion et le manque d’entretien.
Face à cette situation, la MAI s’est vu donc obligé d’affréter des avions pour assurer la continuité du service ; un recours très onéreux , favorable aux transactions douteuses et qui permet tous les dérapages financiers.
Malgré l’affrètement de nouveaux avions, les passagers de Las Palmas laissés en rade mardi dernier ne pourraient pas tous embarquer dans le vol prévu ce soir, par manque de places. Et c’est là une mauvaise pub pour la compagnie.
Gabégie et népotisme
Au niveau de la MAI comme tel est le cas dans la quasi-totalité des entreprises publiques, les recrutements et la grille salariale font fi des critères objectifs. Ainsi recrutements et salaires fantaisistes sont légion.
Au niveau de la MAI, le cas d’un jeune copilote dont le mentor n’est autre que son propre père défraie actuellement la chronique. Un cas flagrant de népotisme et de conflit d’intérêt.
En effet ce copilote contrairement à ses collègues accumule les heures de vols avec des vols longs courriers et des vols de nuit synonymes de perdiems juteux. Une situation frustrante pour le reste du personnel.
Autre cas non moins rocambolesque, celui d’un pilote jugé « immature et irresponsable » et qui serait actuellement en stage pour devenir Commandant de bord. Dans les rangs du personnel, certains jurent de ne pas voler avec lui si jamais il était confirmé dans ce poste.
Au même moment son promotionnaire qui n’a pas de bras longs n’a pas pu bénéficier de la même promotion que lui.
Malgré une flotte enviable, la MAI n’arrive toujours pas à décoller et avec la crise actuelle, la compagnie frôle le crash. C’est donc un risque énorme qu’il conviendrait d’éviter car il s’agit d’un pan important de la souveraineté nationale qui risque de disparaître si les plus hautes autorités n’intervenaient pas en urgence pour sauver les meubles.
Bakari Gueye