Sahel: l’Algérie appelle les pays africains à compter sur leurs propres forces armées au lieu des étrangers
BENIN WEB TV – L’Algérie a appelé les pays africains de la région du Sahel à s’unir pour combattre le terrorisme et surtout à compter exclusivement sur leurs propres capacités militaires dans la région, rapporte le Middle East Monitor.
La région du Sahel est en proie à des attaques terroristes répétées et les pays de cette région ont du mal à faire face à la montée des violences extrémistes. Malgré une forte présence militaire étrangère (près de 5000 soldats français) qui aide dans les combats, la menace perdure et s’accentue. Selon le général de division Mohamed Kaidi, chef du département de préparation de l’armée algérienne, les forces armées de la région devraient compter sur leurs forces uniquement.
Lors d’une réunion des chefs d’Etat-major des armées de la région du Sahel, tenue mardi au Mali, le général de division Mohamed Kaidi, qui représentait le chef d’Etat-major algérien, le lieutenant-général Said Chengriha, a soutenu « la nécessité d’unifier les efforts dans le cadre d’une coopération claire et ouverte entre les États membres, basée sur l’échange d’informations et la coordination des actions des deux côtés de la frontière, en fonction d’abord et avant tout des capacités internes ».
Il a également affirmé la volonté de son pays de maintenir la coopération au sein du groupe de pays et « échanger librement analyses et opinions sur les questions liées à la sécurité de notre région ». Selon ses propos, il va sans dire que les pays du Sahel devraient commencer à étudier la possibilité de se passer des forces étrangères dans la région afin de mieux redéployer leurs propres forces et d’établir de nouvelles stratégies offensives et défensives.
Une réunion stratégique
Le ministère algérien de la Défense a annoncé mercredi dans un communiqué que les chefs d’Etat-major de trois pays de la région (Mali, Mauritanie et Niger) ont également assisté à la réunion: «Pour étudier et évaluer la situation sécuritaire dans la région et échanger des analyses». Les armées des quatre pays coordonnent leurs efforts de lutte contre le terrorisme et le crime organisé dans la région, dans le cadre du Comité mixte d’Etat-major (CEMOC) créé en 2010.
L’Algérie est le seul pays de la région du Sahel à avoir refusé de rejoindre la coalition antiterroriste établie par la France en 2017, qui comprend le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Tchad et le Burkina Faso.
Au fil des années, l’Algérie a réitéré l’importance de rejeter toute intervention militaire étrangère pour faire face aux crises sécuritaires de la région. Lors d’une visite du chef d’Etat-major mauritanien Mohamed Bemba Muqit en Algérie début janvier, Chengriha a souligné: «L’importance de faire usage des mécanismes de coopération sécuritaire disponibles, en particulier le CEMOC», basé à Tamanrasset dans le sud de l’Algérie.
Début 2013, la France a lancé l’opération Serval pour contrer les activités des groupes terroristes sur la côte africaine et a lancé en 2014 l’opération Barkhane, toujours en cours, en déployant près de 5 000 soldats pour nettoyer la zone.
En 2021, la zone n’est toujours pas nettoyée et les groupes armés gagnent en puissance contrairement au résultat escompté. Le G5 Sahel initié par la France est toujours endormi et les populations de la région toujours sous la menace constante des armes.