Les acteurs du pastoralisme ouest-africain en conclave au Forum Nouakchott+10 –
Le ministre chargé du Secrétariat Général du Gouvernement, M. Mokhtar Husseynou Lam, a présidé l’ouverture du Forum de Haut Niveau sur le Pastoralisme, placé sous le thème : « Nouakchott+10 : Une décennie d’action en faveur des communautés pastorales et agropastorales, acquis et pistes d’avenir ».
Ce forum de trois jours vise à évaluer la mise en œuvre des engagements pris dans les domaines environnemental, économique et social, tels qu’énoncés dans la Déclaration de Nouakchott de 2013, et à discuter des réalisations des différents programmes et projets mis en œuvre dans la région.
Elle vise également à définir des engagements et une vision commune pour l’avenir en matière d’élevage et de pastoralisme et une réorientation face aux nouveaux enjeux et défis pour améliorer la productivité du secteur de l’élevage au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
La nouvelle déclaration de Nouakchott renforcera la solidarité régionale et internationale en faveur du pastoralisme, en mettant l’accent sur l’importance primordiale du développement animal en général, de l’intégration régionale sous ses diverses formes et du développement socio-économique.
Dans son discours d’ouverture, le ministre chargé du Secrétariat Général du Gouvernement a souligné que le Forum renforcera les liens culturels et économiques et les relations fraternelles qui unissent depuis longtemps les peuples du Sahel sous le patronage de Son Excellence le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui s’emploie à faire de l’action africaine commune un objectif stratégique prioritaire afin de réaliser l’unité souhaitée.
Il a souligné que le gouvernement mauritanien a concrétisé cet objectif dans sa déclaration de politique générale, dans laquelle la dimension pastorale est l’un des principaux leviers du développement local, et a fixé des objectifs concrets, notamment l’autosuffisance en matière de production laitière, l’exportation de viande rouge et le développement de chaînes de valeur dans d’autres secteurs.
Comme d’autres pays de la région du Sahel, la Mauritanie espère accélérer la contribution économique du pastoralisme en adoptant des approches participatives et en l’intégrant dans les plans de développement.
Pour sa part, le ministre de l’Élevage, Mokhtar Ould Gaguih, a déclaré qu’au cours des dix dernières années, la région du Sahel a réalisé des progrès significatifs grâce aux efforts conjoints, soulignant que le Forum vient aujourd’hui honorer et renforcer ce partenariat essentiel, guidé par une vision commune de la promotion du développement durable et de la résilience de nos communautés pastorales, qui sont souvent en première ligne du changement climatique, de la sécurité alimentaire et de l’éradication de la pauvreté.
Il a souligné que les défis sont énormes, mais que la détermination à construire un avenir meilleur pour nos communautés pastorales et nos peuples dans leur ensemble est un moyen viable de relever ces défis.
Le secrétaire exécutif du Comité permanent Inter- États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), Abdoulaye Mahamadou, a mis l’accent sur l’importance qu’il y a de sécuriser le potentiel de production des populations pastorales du Sahel, afin d’étendre les activités de production et de développement à au moins 30 % dans les 5 à 10 prochaines années.
Il a ajouté que la Déclaration de Nouakchott de 2013 est désormais devenue une boussole pour les partenariats stratégiques du CILSS avec ses partenaires sur le terrain.
Le directeur régional de la Banque mondiale pour le développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Chakib El Gnan, a expliqué que la tâche collective des acteurs dans ce domaine est de valoriser le rôle stratégique des terres côtières, ajoutant que le pastoralisme contribue généralement à la gestion durable des ressources naturelles.
À l’issue du Forum, une feuille de route sera proposée pour guider les actions futures, tout en tenant compte des défis critiques, tels que l’accès aux ressources naturelles et la gestion des conflits liés au pastoralisme. Nouakchott+10 se veut ainsi un nouveau départ pour le pastoralisme en Afrique de l’Ouest, et un modèle de coopération entre les États pour assurer un avenir prospère aux millions de familles vivantes de l’élevage.