Déclaration : commémoration des exécutions de 28 soldats négro-africains à Inal en 1990.
UFP – Il y a trente-quatre ans, dans la nuit du 27 au 28 novembre, 28 militaires négro-africains ont été pendus dans la base militaire d’Inal, après avoir subi des tortures d’une violence inouïe comme plusieurs autres frères d’armes arrêtés sans la moindre accusation.
Ces exécutions extrajudiciaires continuent, près d’un tiers de siècle plus tard, à interpeller la conscience de nombreux mauritaniens qui réclament que toute la lumière soit faite sur cette page sombre de notre histoire.
Par leur acte d’une barbarie inconnue sous nos cieux, les bourreaux d’Inal ont fixé un cap terrifiant : les Négro-africains sont à exclure de la nation et ne sont donc pas concernés par la fête de l’indépendance.
Fort heureusement leur volonté a été mise en échec par notre peuple.
Aujourd’hui, grâce à la lutte farouche des veuves, orphelins et ayants droit des victimes, soutenus par un vaste courant démocratique au sein de notre peuple multinational, un véritable consensus a été créé autour de l’exigence de reconnaissance de ce crime odieux par l’État et de règlement juste et équitable de ce lourd passif humanitaire qui empoisonne la vie politique du pays et compromet son unité nationale.
Les journées nationales de concertations de 2007 organisées par le gouvernement de feu Sidi Ould Cheikh Abdallah avaient constitué un pas décisif dans ce sens et tout récemment encore, les conciliabules en vue de la tenue d’un dialogue national inclusif, malheureusement avorté, laissaient entrevoir une volonté de la classe politique, toutes obédiences confondues, de contribuer à la solution de cet épineux problème.
Certes, des efforts sont entrepris de la part de l’Etat et des représentants des victimes dans la recherche de voies et moyens idoines pour solder ce passif humanitaire à travers un dialogue direct avec les principaux concernés par ce dossier et en respectant les principes de la justice transitionnelle.
L’UFP, pour sa part, saisit cette occasion pour appeler l’ensemble de la classe politique et les mauritaniens d’une manière générale à une entente nationale sur des questions fondamentales dont le passif humanitaire pouvant déterminer notre vivre ensemble et le développement de notre pays.
Actuellement, Il ne fait aucun doute que la conjoncture internationale et régionale trouble ainsi que la crise politique interne latente et les conditions de vie difficiles de nos populations commandent un tel sursaut national.
Nouakchott le 27 novembre 2024.
Le Département Communication