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Frannie Leautier : « Pourquoi je choisis Sidi Ould Tah » pour la Banque africaine de développement

Jeune Afrique — La Tanzanienne Frannie Leautier, ancienne vice-présidente de la BAD et de la Banque mondiale, explique pourquoi elle a décidé de soutenir le candidat mauritanien à la présidence de l’institution panafricaine. Selon elle, sa connaissance du terrain et son expertise au sein des banques multilatérales de développement en font l’homme de la situation. [OPINION]

L’Afrique est abondamment dotée en ressources humaines et naturelles et a connu des succès notables en matière de croissance économique, de résilience et d’innovation. Le continent a réalisé des avancées significatives en matière d’intégration régionale et de commerce avec l’adoption de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

L’Afrique dessine son futur et prend en mains son destin. Cependant, l’Afrique a un besoin urgent de transformation face à plusieurs défis : la dette, le coût du capital, l’emploi, le climat et l’agenda inachevé de l’intégration régionale et de la connectivité.

Il n’y a pas de temps à perdre ! Le prochain président de la Banque africaine de développement (BAD) fera face à de nombreux défis urgents et devra être une personne capable d’entrer immédiatement en action — quelqu’un qui connaît bien le système des banques multilatérales de développement (BMD), qui comprend profondément les enjeux africains et qui peut négocier à l’échelle internationale tout en tirant parti de la singularité de la BAD.

Ce leader devra avoir une expérience avérée dans la transformation de grandes institutions et dans la collaboration avec les pays membres et les marchés pour trouver des solutions. Un tel leader devra démontrer un parcours éprouvé en finance du développement et en engagement avec les parties prenantes mondiales.

Comme vous le savez peut-être, j’ai été candidate à la présidence de la BAD mais j’ai suspendu ma campagne pour respecter un processus de décision régionale au sein de la SADC. Par ailleurs, j’ai occupé pendant plus de vingt ans des postes de direction dans plusieurs BMD, et je connais intimement les rôles uniques et les défis auxquels ces institutions sont confrontées. J’ai également dirigé la transition entre deux présidents à la BAD et je sais exactement ce qu’il faut pour diriger avec succès une telle organisation.

« Une expérience de leadership à 360 degrés »

C’est pourquoi j’apporte mon soutien total à Sidi Ould Tah pour ce poste, le candidat le mieux préparé pour ce rôle à ce moment crucial. Il possède une expérience de leadership à 360 degrés, ayant occupé des postes de responsabilité dans son propre pays en tant que ministre de l’Économie et des Finances, où il a mis en œuvre des réformes majeures en collaboration avec le FMI et d’autres partenaires au développement.

Il a exercé des rôles de direction dans plusieurs BMD, y compris à la BID et dans son poste actuel en tant que président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). Il connaît parfaitement le système des BMD, dispose d’un solide bilan en leadership, aussi bien auprès des gouvernements que du secteur privé, et maîtrise les finances publiques et privées. Il possède une connaissance approfondie de l’Afrique et a un parcours marqué par la construction de partenariats entre l’Est et l’Ouest, ainsi que le Nord et le Sud du continent.

À la Badea, il a conduit la transformation de cette BMD, non seulement en rehaussant sa notation de crédit sous son mandat, mais aussi en la maintenant tout en menant d’importantes innovations et transformations. Il a démontré sa capacité à mobiliser des capitaux auprès des pays membres, des partenaires au développement et des marchés.

Son engagement en faveur du financement innovant des PME est sans égal et comparable à son soutien aux grandes entreprises et institutions financières. Il sera un véritable partenaire de solutions pour les décideurs clés à travers l’Afrique et ses partenaires au développement.

Je suis convaincue qu’il libérera le potentiel de la finance pour répondre aux contraintes de la dette et du coût du capital en Afrique, accélérera le rythme du développement et de l’innovation en apportant des financements à l’économie réelle et en créant des emplois, exploitera la créativité au sein de la BAD et de ses pays membres pour des solutions innovantes, et trouvera des moyens uniques de valoriser la nature, car le financement de la nature représente une opportunité majeure pour l’Afrique.

Sidi Ould Tah est un homme de peu de mots mais d’actions concrètes.

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