Porte-parole du gouvernement : La Mauritanie demeure un pays d’ouverture qui accueille près de 500 000 migrants

Des membres du gouvernement, ont commenté, jeudi après-midi, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée. Il s’agit des ministres de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement – Porte-parole du gouvernement, M. Houssein Ould Meddou et de la Santé, M. Abdallahi Ould Wedih.
Dans son mot introductif, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de lois, de décrets et des communications, dont ceux relatifs l’autorisation de la ratification de l’accord de prêt, signé entre la Mauritanie et le Fonds Africain de Développement (FAD), destiné au financement du programme de développement inclusif des filières d’élevage de la Zone AWKAR, l’institution d’une journée nationale de la diversité culturelle et de cohésion nationale.
Il a ensuite invité son homologue à apporter davantage de précisions.
Selon le ministre de la santé, la problématique de la gestion de flux de médicaments contrefaits est un enjeu international, notant que ce commerce illicite représente 200 milliards de dollars par an. Il a expliqué que la Mauritanie est touchée par ce fléau et que des mesures sont prises pour l’endiguer. Il a souligné que ces derniers mois, des actions ont été posées afin de faire un diagnostic de la situation et proposer les solutions adéquates.
Le diagnostic réalisé par le ministère de la Santé a révélé un certain nombre de problèmes, notamment le non-respect de la liste des médicaments autorisés, le laxisme dans le stockage et le transport des médicaments, la qualité des médicaments qui circulent dans le marché, l’existence d’un marché parallèle approvisionnant les pharmacies et vendeurs dans la rue, la nécessité d’harmoniser les textes encadrant le secteur.
D’après le ministre, des mesures ont été prises en ce qui concerne les conditions de conservation des médicaments, à travers la révision des cahiers de charge des entrepreneurs du secteur pharmaceutique. Il a assuré que désormais, les voies légales par lesquelles les médicaments entrent dans le pays sont limitées à deux. Il s’agit de l’aéroport international Oum Tounsi de Nouakchott et le Port autonome de Nouakchott.
Toujours au cours de son mot, le ministre a relevé la nécessité de renforcer les contrôles pour lutter efficacement contre la contrebande de médicaments. Dans ce sens, il lui a paru important de renforcer les capacités de la centrale d’achat des médicaments essentiels et des consommables médicaux et parties concernées par la problématique.
Ce processus sera renforcé par une large campagne de sensibilisation à tous les niveaux des canaux de communication pour informer les citoyens des résultats obtenus et maintenir la dynamique actuelle afin d’atteindre les objectifs souhaités du processus de réforme.
Pour le ministre, la lutte contre la prolifération de médicaments de qualité inférieure est une priorité et le concours de tous les ministères est nécessaire. De plus, il soutient qu’un lifting des textes est prévu afin de corser les sanctions vis-à-vis des contrebandiers, entre autres.
En outre, il a souligné que le travail se poursuit pour réaliser les buts qu’ils se sont fixés, dont la mise en place d’une carte des pharmacies. En ce qui concerne le prix de l’insuline, le ministre a déclaré que des échanges ont été entrepris avec un laboratoire réputé afin d’approvisionner le pays en quantités suffisantes et à un prix correct.
De son côté, le porte-parole du gouvernement a annoncé l’institution d’une journée nationale de la diversité culturelle et de cohésion nationale. Il a expliqué que cette décision vient concrétiser un engagement du Président de la République. Elle sera célébrée le 1er mars de chaque année. Cette journée, a-t-il précisé, vise à renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble. Pour lui, les autorités ont toujours cultivé la tolérance, notant que cette occasion permettra de mettre en avant la diversité et la richesse qui va avec, socle de la nation.
Le porte-parole du gouvernement, a aussi rappelé que l’institution d’une journée nationale de la diversité culturelle et de la cohésion nationale, fait suite à une série de mesures prises ces dernières années, dont l’intégration de l’enseignement des langues nationales et l’ouverture récente d’un service consacré aux langues nationales à l’Agence Mauritanienne d’Information.
Interpellé sur la question des campagnes visant les migrants, le porte-parole du gouvernement a expliqué que le traitement médiatique qui en a été fait, n’est pas conforme à la réalité. Selon lui, la Mauritanie entretient de bons rapports avec les pays voisins, rappelant que des conventions ont été signés pour faciliter l’accès au territoire national et la résidence pour les migrants qui le souhaitent.
Le porte-parole a indiqué que toutes les actions entreprises, le sont dans le respect de la loi et de la dignité humaine. De plus, il a soutenu que la Mauritanie accueille près de 500 000 migrants, ce qui démontre son ouverture. A cela s’ajoute les campagnes de recensement et d’enrôlement des migrants qui sont organisés régulièrement. Il a indiqué qu’après le ramadan, une autre campagne d’enrôlement sera engagée.
Sur cette lancée, le porte-parole du gouvernement a convoqué la mémoire de l’assistance, par rapport aux cartes de résidences offertes gratuitement à toutes les personnes qui le souhaitaient, en 2022. Il a annoncé que sur les 130 000 migrants recensés à l’époque, seuls 7000 d’entre eux ont renouvelé leur titre de séjour, malgré leur présence sur le territoire national.
Pour lui, toute personne souhaitant séjourner en Mauritanie est la plus bienvenue. Elle doit cependant se conformer aux textes et règlements, dont l’entrée sur le territoire par voie régulière.
Le porte-parole du gouvernement a aussi réfuté les allégations selon lesquelles, la Mauritanie fait le gendarme pour l’Europe. L’accord qui serait pointé du doigt, vise en partie à lutter contre la migration clandestine, via l’Atlantique. Il a estimé que la Mauritanie sauve des vies en rapatriant les candidats et en permettant à ceux qui renoncent au voyage de façon irrégulière à élire domicile, ici, s’ils le souhaitent.
Par ailleurs, il a annoncé le démantèlement de réseaux de Trafic de migrants, cette semaine, dont ceux tenus par un mauritanien, un pakistanais, un ghanéen et un sénégalais. La lutte contre ce phénomène est une priorité pour les autorités. Toutefois, elle se fera dans le respect des lois et de la dignité.