Feu Modou Ould Soudani Dicko, un héros de l’histoire des années de l’indépendance nationale
L’anniversaire de l’indépendance nationale est toujours une belle occasion de mettre au devant de la scène les bâtisseurs de la Mauritanie moderne ; ces hommes et femmes qui ont tout donné à la mère patrie et qui se sont battus pour la servir et rehausser sa place dans le concert des nations.
Malheureusement beaucoup de ces braves fils de la nation demeurent de parfaits inconnus.
Feu Modou Ould Soudani Dicko est de ceux-là. Ce vaillant inspecteur Principal de police qui deviendra premier Commissaire de police de la Mauritanie a eu un parcours exemplaire.
Il a d’abord servi dans l’armée française. Vétéran de l’Indochine avant de rejoindre après la démobilisation les rangs de la police française à Madagascar (Inspecteur de police de police à Tamatave/Madagascar);, Il fût également le premier mauritanien Inspecteur de police adjoint de l’Afrique occidentale française ( AOF) basé à Dakar.
Il a dans les années 50, servi à Saint Louis du Sénégal avant de rejoindre Port Étienne (Nouadhibou).
En 1958, il fut affecté à Rosso, comme Commissaire de Police à la place du français Léon Nauty («Leweneti »).
Il a ouvert le premier commissariat de police de Nouakchott (au ksar) à l’indépendance en 1960. Il avait remplacé des gendarmes français qui étaient là. En 1962, il fut affecté à Kaédi comme Commissaire de Police ;
en 1964, il a été muté à Port Étienne (Nouadhibou), comme Commissaire ; en 1965, il a servi à Zouerate, comme Commissaire de Police.
Quelques années après, il revient à Kaédi où il a servi une seconde fois comme Commissaire de Police, avant de prendre sa retraite.
Convoqué à Nouakchott par le Président de la République, Me Moctar Ould Daddah, il fut envoyé à nouveau, à la demande du Président, comme Chef de service de Surveillance à la MIFERMA.
Quelques années plus tard, il regagna Nouadhibou comme chef de service de la Sécurité à la SNIM, avant d’arrêter définitivement le travail.
Tombé malade et passant par plusieurs soins (traditionnels, Centre médicaux, hôpitaux etc…), il décéda à Nouakchott suite à un cancer de la prostate.
Il est chevalier de l’ordre de Mérite national.
Voilà présenté succinctement Feu Modou Ould Soudani Dicko, ce grand commis de l’État qui, comme tous ses pairs doit figurer dans les livres d’histoire et nourrir la mémoire collective car l’histoire est l’âme des peuples et les mauritaniens ont le devoir de connaître et de s’approprier leur histoire avec tous ses héros de la trempe de ce grand homme.
Bakari Guèye