A la Très Haute Attention de Leurs Excellences, Messieurs
Les Chefs d’États des pays de la région du Sahel, de Monsieur Macron, Président de la République Française et de Messieurs les Secrétaires Généraux de l’Union Africaine et de l’organisation des Nations Unies Sous couvert de Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie. Excellences , Devant la précipitation des événements au Tchad et, partant, dans toute la région sahélienne, il m’a paru du plus grand intérêt de décliner à la très haute attention de Vos Excellences une proposition de notre Think tank et de notre cabinet visant à faire barrage à l’écroulement du système sécuritaire de stabilisation de cet État et de l’ensemble de notre région, le Tchad représentant, en effet, une pièce maîtresse dans tout processus de sécurisation fiable et durable. La suspension par Mr Idriss Debi de sa campagne électorale qui constitue, de mon point de vue, un pas providentiel me permet, d’emblée, de vous soumettre très respectueusement cette ébauche de feuille de route qui, affinée sur vos hautes instructions, pourrait opportunément être présentée, d’abord, à Mr Idriss Debi puis à son opposition, et ce dans le cadre de d’une stratégie et d’approches tactiques adéquates et, dans un premier temps, discrètes et, naturellement renforcée par toutes les mesures d’accompagnement éventuellement nécessaires. Cette démarche semble d’autant plus urgente que les menaces se multiplient et revêtent désormais une acuité particulièrement inquiétante. Les derniers troubles enregistrés au Sénégal, un Etat pourtant réputé stable et démocratique constituent, à cet égard, une alerte particulièrement inquiétante et soulignent l’urgence qu’il y’a à agir avant que la dérive ne devienne irréversible. Proposition de Feuille de route Préambule 1- Je voudrais plaider pour une » trouvaille »fraîchement sortie » de notre laboratoire d’idées 2ires , que nous appellerons »STRATÉGIE PRÉVENTIVE ». Dans la région, on s’est, jusqu’ici, uniquement appuyé sur des stratégies offensives, défensives ou d’accompagnement. Mais, dans nos différentes approches, la prévention n’a souvent pas eu la place qu’elle mérite et n’a, par conséquent, pas pu jouer le rôle prospectif essentiel qu’elle aurait dû jouer dans toute recherche effective et pertinente de solution. Or le souci de prévention est primordial dans la mesure où il permet, seul, d’éviter des gâchis et des pertes énormes pour nos pays, pour notre région, pour notre continent africain, voire pour le monde dans son ensemble. 2- Je voudrais également démontrer que ni les modalités de mise en œuvre de la démocratie classique ni celles de la démocratie électorale ne sont efficients ou adéquats pour endiguer l’inquiétante dérive où risque de sombrer le Tchad et, par ricochet, nombre d’autres Etats sahéliens. 3- Dans le cas d’espèce, je voudrais, enfin, plaider pour un dialogue discret, voire secret et, surtout, inclusif entre Idriss Debi et son opposition. Ce dialogue sera parrainé par une équipe composée d’émissaires plénipotentiaires et compétents du G5 Sahel, de la France, de l’UA et de l’ONU. Il faut agir au plus vite et, en dépit de la préoccupante situation pandémique que connaît, aujourd’hui, la France, s’efforcer, sans délai, de prendre les initiatives appropriées et de mettre en œuvre les mesures nécessaires en vue d’endiguer une glissade incontrôlable et éminemment destructrice. Je saisis, du reste, l’occasion pour adresser mes ferventes prières de musulman au Tout Miséricordieux pour qu’Il épargne le Grand et généreux peuple de France et l’entoure de Son infaillible protection. Quant aux Tchadiens, il est impérieux, comme disait Napoléon parlant des Français, de »les sauver malgré eux »! Le Sahel a besoin d’un Tchad debout qui puisse maîtriser l’intégralité de son potentiel et jouer le rôle qui lui échoit dans l’incontournable processus d’instauration de la paix et de la concorde générales. Le dialogue entre Debi et ses opposants devrait aboutir à la signature entre les candidats d’un accord au terme duquel: A- tous les candidats s’engagent à accepter les résultats et à féliciter le vainqueur à l’issue du scrutin, B -le Président élu s’engage à associer ses principaux challengers dans le nouveau gouvernement et à ouvrir l’administration publique aux cadres et techniciens issus de l’opposition. Une telle démocratie inclusive ou participative ne pourra que séduire tout le monde et permettre, dans le bon sens et pour la bonne cause, prendre tous les protagonistes de court. Les dirigeants des partis africains, les Tchadiens en premiers, les peuples, eux- mêmes ne sauraient tolérer plus longtemps le déni et la marginalité . Ils ont une si grande soif de pouvoir et de participation réelle qu’ils ne pourront, désormais, se contenter de quelques misérables verres dans un Sahel qui, à la faveur d’une détérioration climatique continue, est irrémédiablement voué à subir des températures de plus en plus élevées. Aussi faudra- t- il: – lancer, parallèlement aux négociations et le temps de les faire aboutir, une campagne médiatique conduite par des émissaires sahéliens, africains onusiens, etc. Cette campagne visera à calmer les esprits et à mettra l’accent sur l’impératif d’unité des Tchadiens. Ces derniers sont, en effet, de fameux guerriers et peuvent constituer un important rempart contre le terrorisme. Ils sont entourés d’Etats faillis (Libye, Soudan Centrafrique).Il faut, en conséquence, faire un réel effort d’imagination et faire preuve de sérieux et d’originalité. La France, »sauveur » et éternel »bouc émissaire » doit beaucoup aider dans cette démarche. Nous finirons alors par la découvrir et lui saurons, en définitive, fort reconnaissants Dans le cadre de cette stratégie préventive, un sommet extraordinaire du G5 Sahel élargi à l’UA, à l’ONU et à la France se tiendra par Visio conférence et pourra décider, dans le cadre de la démocratie préventive, de mettre en œuvre une démocratie inclusive issue d’un dialogue inclusif. C – Une force sahélienne et afro- onusienne sera déployée au Tchad pour éviter, en accord et par solidarité avec ce pays, toute émeute et tout affrontement entre tchadiens et prévenir tout débordement post-électoral. Une campagne de communication, tant au Tchad qu’à l’étranger, sera menée tambours battant, aura pour thèmes : Plus jamais de victimes, Plus de morts sahélo- africains avant, pendant les campagnes électorales ou à l’issue des élections. Tous contre le terrorisme qui nous tue aveuglément. Tuons le terrorisme au lieu de nous entretuer. Pour un dialogue inclusif qui aboutit à une démocratie inclusive avec un gouvernement et une administration inclusifs. Conclusions: Quoique l’approche préconisée soit nouvelle et revête une originalité que d’aucuns pourraient sans doute trouver quelque peu présomptueuse, elle nous semble, pour l’essentiel, correspondre aux problématiques sécuritaires réelles actuellement posées et constituer, partant, une approche concrète susceptible d’apporter des réponses pertinentes à des situations qu’il serait suicidaire de laisser pourrir alors qu’aucune des solutions habituellement proposées n’a semblé apte à les résoudre. Dans ces conditions, n’est- il pas justifié et légitime de les aborder autrement et de les envisager en dehors des chemins battus et des formulations par trop classiques.
Mohamed Ould Mohamed El Hacen Diplômé de l’Université Paris IX Dauphineet du CNAM, Paris Président de l’Institut 2ireswww.2ires.orgTél +222 34729833