Grève des enseignants : Déclaration de l’Instance de Coordination Commune des syndicats grévistes

Les enseignants achèveront aujourd’hui vendredi 25 février 2022, le cinquième jour de leur grève bénie، clairement soutenue par leurs imposantes masses, dans un élan de recupération des droits، et de sauvegarde de leur dignité.

En effet, les sit in et protestations organisés devant les directions régionales de l’éducation nationale à l’intérieur, et devant les bâtiments administratifs dans les moughataas, ajoutés au grand meeting de la fierté, réalisé le mercredi 23 février à Nouakchott, constituent tous, un message clair, révélant sans embages, la nullité des chiffres et des déclarations de ceux qui sont rodés à la tromperie, et à la déformation au sein des départements centraux et régionaux du ministère de l’éducation nationale.

Les foules ont par ailleurs, nettement démenti les allégations d’ astrologues, faux syndicalistes, qui ont anticipé l’échec de la grève avant même son déclenchement. Un acte qu’ils ont en outre fait suivre de visites à l’intérieur du pays afin de dissuader les grévistes.

Les vaillants enseignants qui se sont levés dans chaque centimètre carré de ce pays, pour participer à cette mobilisation de la reprise des droits, sont ceux qui, vraiment, incarnent un avenir prometteur et un présent assuré. Cette grève a clairement révélé la distinction profonde à faire désormais, entre les précieux métaux du syndicalisme et ceux rouillés et usés qui s’effondrent au premier essai.

Au sein de l’Instance de Coordination Commune entre les Syndicats de l’Enseignement Fondamental et Secondaire, tout en réalisant les énormes sacrifices consentis par les collègues grévistes, tout en saluant le niveau de fermeté avec lequel ils ont fait face aux diverses formes de pressions, nous insistons sur ce qui suit :

• La persévérance sur le chemin de la lutte légitime jusqu’ au recouvrement intégral des droits de l’enseignant.
• Le maintien de notre invitation à l’ouverture d’un dialogue sérieux et responsable sur les revendications légitimes.
• Notre condamnation des violations et pratiques illégales auxquelles certains directeurs régionaux et certains directeurs directeurs d’êtablissement ont eu recours, y compris, mais sans s’y limiter, la décision injuste dans la forme et le fond, prise par le directeur régional du Gorgol contre certains professeurs du Lycée de Mbout, ainsi que les menaces proférées par les directeur régionaux dans les directions régionales de Nouakchott Ouest et Nouakchott Sud, également la décision irréfléchie, prise par le directeur régional du Tagant, notamment sa misérable tentative de forcer certains enseignants du fondamental à remplacer leurs collègues du secondaire au lycée et au collège. Aussi les agissements des directeurs régionaux à Dakhlet Nouadhibou, au Trarza et au Guidimakha donnent -ils une image du degré de cafouillage et d’hésitation qui ont marqué la réponse du ministère vis à vis de la grève. Dans cet ordre, certains abus ont dépassé la plupart des violations connues des périodes exceptionnelles dont on pensait qu’elles étaient révolues.

-Notre rappel à l’endroit des auteurs d’abus et de violations contre les grévistes, de notre disponibilité à les poursuivre pour toute transgression manifeste de la constitution et des lois garantissant le droit de grève. Bientôt les tribunaux seront à cet effet, des lieux fréquents de nos rencontres.

-Notre surprise de la réaction du ministre de l’éducation nationale et de la réforme du système éducatif qui considére l’exécution du droit de grève garanti par la constitution comme une pression face à laquelle son département ne cèdera jamais. Un tel discours est de nature à faire faillir à tout responsable l’intégrité que lui confère son statut juridique et moral.

-Notre haute admiration de la large participation des collègues enseignants à la grève ainsi qu’aux manifestations qui lui sont conjointes. Ils ont exprimé de la sorte, leur détermination à sortir de la misère dans laquelle, veulent les maintenir les cadres de la prévérication et du détournement soutenus en cela, par l’action de syndicalistes et des agents des relations floues, qui payeront tous leurs positions trahissantes, désengagées et contrevenantes aux droits fondamentaux des enseignants.

Vive l’unité des enseignants!

Les syndicats signataires:

• Le Syndicat Libre des Enseignants Mauritaniens SLEM
• La Fédération Générale pour les Travailleurs de l’Enseignement FGTE
• Le Syndicat Indépendant des professeurs de l’Enseignement Secondaire SIPES
• L’Alliance de Professeurs de Mauritanie APM
• Le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire SNES

Nouakchott; 25 fėvrier 2022.