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Une victime d’esclavage à l’école de la déradicalisation

En Mauritanie l’esclavage, une pratique naguère assez répandue a tendance à disparaitre. L’existence d’un arsenal juridique dissuasif avec à la clef une criminalisation de l’exploitation de l’homme par l’homme, la pression des ONG de défense des droits de l’homme et la politique de discrimination positive menée par les autorités au profit des ex victimes d’esclavage, ont contribué à dépassionner les débats et à  ramener beaucoup de personnes radicalisés à la raison.

Ce fut le cas de Mbarek Ould Messaoud, une ancienne victime d’esclavage originaire de la localité de Barkéol située dans la région de l’Assaba. Longtemps exploité par ses anciens maîtres il s’est finalement révolté et a adhéré à l’ONG Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) qui lutte pour l’émancipation des ex esclaves.

Militant très engagé ses positions de départ frisaient le radicalisme. Pour lui : « La situation des haratines (anciens esclaves) est révoltante. Ils vivent dans des taudis. Les enfants ne vont pas pour la plupart à l’école. Ils n’ont pas accès aux services sociaux de base.

Nous sommes sous-représentés dans tous les secteurs. On n’a pas d’opportunités dans ce pays. Il y a de grandes inégalités au sein de la société mauritanienne. Donc les choses doivent changer sinon cela aura des conséquences négatives pour le pays.»

Mais ce discours virulent n’est plus à la page depuis que Mbarek et les siens ont bénéficié de certaines mesures gouvernementales.

En effet son village a bénéficié de la construction d’une école et d’un centre de santé. Plusieurs habitants ont également profité de financements d’Activités Génératrices de Revenus et d’une enveloppe mensuelle distribuée aux familles nécessiteuses par l’agence gouvernementale TAAZOUR.

Et Mbarek a depuis changé de veste et de langage. Il a rejoint le parti au pouvoir avec armes et bagages et considère aujourd’hui que les choses ont radicalement changé.

Pour lui : « Le pays est entre de bonnes mains. Le président actuel prône l’égalité et la justice sociale. Les mauritaniens sont tous unis derrière lui. Nous devons dépasser nos divisions et prôner l’unité car il y va de l’intérêt du pays.»

En lui rappelant ses positions antérieures et ses discours incendiaires il répond en disant que : « Les choses ont changé dans le bon sens. Aujourd’hui tous les hommes épris de paix doivent contribuer à la réconciliation nationale et à véhiculer des messages de paix. »

Ainsi grâce à la politique de réparation des torts suivie par les autorités mauritaniennes, beaucoup de jeunes issus de la communauté haratine commencent à entrer dans les rangs et profitent des nouvelles opportunités qui constituent un antidote contre l’extrémisme violent.

Bakari Gueye

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