L’assaut des migrants à Nador : Une offensive aux allures d’une opération paramilitaire
Les derniers événements de Nador ont été assimilés par certains observateurs comme un véritable acte de guerre.
Dans une enquête d’investigation Carl Johnson est catégorique : l’assaut des migrants à Melilla était une opération visant à tuer des policiers Marocains.
Dans son enquête l’investigateur a remonté toute la filière et a tenté de lever un coin du voile sur ce trafic transfrontalier d’être humains nourri et entretenu par des velléités politiciennes.
Les migrants objets de ce trafic sont issus de plusieurs nationalités en majorité soudanais. D’autres venaient du Tchad, du Sud-Soudan et de l’Érythrée.
Comment sont-ils arrivés au Maroc ? En traversant la Libye, puis l’Algérie. C’est un parcours inédit, souligne l’auteur car les migrants d’Afrique de l’Est n’ont pas l’habitude d’aller au Maroc.
Comment ont-ils pu traverser l’Algérie ? s’interroge-t-il. Et d’affirmer que : « Les autorités algériennes collaborent avec les passeurs. Elles ont donné l’accord à ces réseaux pour circuler en Algérie, afin d’arriver à Maghnia. » Selon Carl, le mode opératoire est bien huilée.
« Pourquoi Maghnia ? Maghnia se situe à 11km du Maroc. Un malien appelé « Boss » accueille les migrants dans une ferme et gère les passages clandestins au Maroc.
Les transcriptions des déclarations se concentrent sur le réseau qui, selon les migrants opère dans ces deux derniers pays.
Il est dirigé par un Malien de 35 ans, corpulent et tatoué nommé « Boss » (Patron) installé dans une ferme de la ville algérenne de Magniya, à 10 km de la frontière marocaine.
S’agissant de l’organisation, à en croire l’investigateur, le « Boss » travaille avec un frère, un algérien et un Marocain chargé de guider les migrants pendant les passages clandestins.
Quant au prix pour l’accès au Maroc il coûterait entre 300€ et 500€. Pour 2.000 migrants : entre 600.000€ et 1.000.000€ de bénéfices.
« Dans le cas de la frontière entre le soudan et la Libye, ils ont payé entre 50 et 70 euros pour la traverser, des prix qui augmentent et peuvent atteindre dix fois plus soit entre 300 et 500 euros pour la frontière entre l’Algérie et le Maroc. »
Quel trajet de Maghnia aux forêts de Nador ? Les migrants accèdent au Maroc par groupes de 20/40. Ils atteignent Oujda, Berkane puis Nador.
« Et après, une fois à la forêt de Nador Ahmad, un soudanais de 35 ans, contrôle les camps de migrants dans la forêt de Nador. Il est le seul à être en contact avec le Boss en Algérie.
Là ils ont été donnés à un personnage qui comme Boss, se répète dans toutes les histoires : le chef des camps dans les montagnes nommé Ahmed.
Quelle organisation dans la forêt ? Une organisation presque militaire. Ahmed dirige des commandants. Chacun d’eux dirige des unités de 50 migrants.
Selon le narrateur Ahmed n’a pas été arrêté au cours der derniers événements et certains migrants l’ont placé dans la tentative de traverser vendredi.
Il gérait les camps et avait sous ses ordres une douzaine de chefs de sous groupes composés chacun de 50 personnes.
« Son visage est caché 24h/24. Officiellement, sa trace a été perdue après l’assaut. Mais il ne fait aucun doute que les services Marocains savent où il est.
Les migrants se sont entraînés pendant 1 mois pour l’assaut. Ils ont créé des armes sophistiquées. Ils comptaient aussi attaquer la police Marocaine avec de l’acide sulfurique. »
Mais les services Marocains étaient au courant de tout dans les moindres détails et avaient anticipé dans la préparation, apprend-on.
Les vidéos qui ont retracé le trajet des migrants est la preuve qu’ils étaient surveillés.
Une chose est suspecte note l’auteur. Pourquoi les migrants ont ciblé le lieu le plus sécurisé ?
« La raison est simple : les chefs de l’assaut voulaient la confrontation armée avec la police Marocaine. Les armes empoisonnées et la violence de l’assaut : les migrants cherchaient à tuer des Marocains.
La veille de l’assaut, la police lançait une opération de ratissage. Mais les migrants étaient déterminés à se battre. La police a décidé de ne pas faire pression sur eux car ils se seraient cachés en ville et auraient mis la vie des Marocains en péril.
La police était informée du plan de l’assaut. Elle a choisi de ne pas intervenir, pour que la stratégie d’attaque des migrants échoue. La police est intervenue à partir de l’attaque du poste frontalier. Ainsi, l’attaque visant la police n’a pas eu lieu.
En clair, il s’agissait là d’une opération paramilitaire pilotée depuis Maghnia, que la police Marocaine a parfaitement géré. »
En conclusion, l’auteur est catégorique : « L’assaut de Melilla n’est pas uniquement un problème migratoire. Il s’agit là d’une atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc ainsi qu’aux intérêts Marocains ET Espagnols.
Cet assaut de Melilla porte un nom : la guerre hybride et stratégie indirecte. L’Algérie use de la migration comme arme pour frapper le Maroc. »