Maroc-Mauritanie: un volume des échanges nettement en deçà des potentialités
Il ne dépasse pas les 2,3 milliards de DH. Pour développer la coopération, les secteurs les plus porteurs sont l’agriculture, la pêche, l’énergie, la logistique, les NTI et la santé.
La Mauritanie est un pays voisin au sud du Maroc. Ces 2 pays partagent des centaines de kilomètres de frontières. Actuellement, ils aspirent à développer leurs relations économiques et commerciales qui restent en deçà des potentialités existantes.
Le deuxième Forum MarocMauritanie, organisé mardi 20 septembre à Casablanca, était l’occasion pour investir les opportunités d’affaires et les possibilités de développer les échanges entre les opérateurs des deux pays.
L’événement a connu la participation de personnalités de renom émanant des secteurs public et privé. «Les relations entre le Maroc et la Mauritanie ont connu un nouvel élan. Cette dynamique devrait renforcer davantage la coopération existante et être un exemple en matière de partenariat sud-sud ou au niveau arabe», a souligné Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances.
Elle a déploré «la faiblesse des échanges commerciaux qui ne dépassent pas les 2,3 milliards de DH/an, alors que les potentialités existantes devraient multiplier ce niveau. Ce forum contribuera au rapprochement entre les opérateurs des deux pays et permettra d’investir de nouvelles opportunités d’affaires».
Même son de cloche chez Chakib Laâlej, président de la CGEM, qui a indiqué que «les relations entre le Maroc et la Mauritanie sont appelées à se hisser à un niveau encore plus élevé». Et de poursuivre : «Les rencontres organisées dernièrement entre les deux parties ont connu un franc succès, notamment le premier Forum organisé à Nouakchott ou la huitième Commission mixte organisée à Rabat. Le socle de notre coopération est bien établi, place actuellement à l’action».
Les participants ont mis en exergue les secteurs les plus porteurs et qui présentent des éléments importants de complémentarité entre les deux pays, à l’image de l’agriculture qui est une activité très importante pour les deux parties.
La coopération dans ce domaine permettra de renforcer la sécurité alimentaire. Les agriculteurs mauritaniens peuvent bénéficier de l’expertise et du savoir-faire développés dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV). La pêche, elle aussi, représente un secteur stratégique.
«Il faut travailler ensemble pour mieux préserver nos ressources et valoriser les produits halieutiques. Il existe des synergies importantes à saisir dans ce domaine, particulièrement avec le lancement prochainement du port de Dakhla Atlantique», a affirmé Laâlej. Le président de la CGEM a cité d’autres secteurs présentant des perspectives d’avenir prometteuses, comme la santé, l’industrie pharmaceutique ou la logistique.
«L’axe Tanger-Nouadhibou-Dakar est appelé à se développer davantage avec le renforcement des infrastructures routières au profit des échanges de personnes et de marchandises qui n’ont cessé d’augmenter ces dernières années», poursuit Laâlej.
Pour sa part, Zeine Abidine Cheikh Ahmed, président de l’Union nationale du patronat mauritanien (UNPM), s’est réjoui du «nombre important de participants dans ce forum, dont 150 hommes d’affaires et opérateurs venant de son pays».
Il a mis en valeur «le nouveau climat des affaires et la réglementation favorable en Mauritanie pour les investisseurs». Le président de l’UNPM a également mis en relief les atouts de certains secteurs porteurs comme l’agriculture, où plus de 700.000 ha arables existent, dont 15% seulement sont exploités. Le pays dispose également d’un potentiel hydrique de 11,5 milliards de m3 , avec un niveau d’ensoleillement important, de quoi lancer des projets très porteurs dans différentes filières agricoles.
Au niveau de l’énergie, la Mauritanie jouit d’un important potentiel gazier, avec des réserves prouvées de plus de 400 milliards de m3 . Cheikh Ahmed a enfin appelé les chefs d’entreprises marocains et mauritaniens à renforcer la coopération économique entre les deux pays d’une manière à répondre aux aspirations communes des deux peuples frères.
Par C. Jaidani