Mauritanie : nouvelles modalités pour la création d’établissements d’importation de médicaments
Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi après-midi, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres de l’Équipement et des Transports, porte-parole du gouvernement, M. Nany Chrougha, de la Santé, M. Moktar Ould Dahi et du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh.
Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs projets de décrets et des communications, dont ceux relatifs aux modalités de création d’établissements d’importation et de distribution en gros de médicaments et l’ouverture prochaine du processus d’attribution de licences d’exploration de mines et d’énergie.
Prenant la parole à sa suite, le ministre de la santé a présenté les points saillants du projet de décret qui établit les modalités de dépôt et de traitement des demandes d’ouverture d’établissements pharmaceutiques ayant pour vocation de faire de l’importation et de la distribution en gros de médicaments.
Il a déclaré que le présent texte, vient combler un vide juridique, en application de l’article 41 de la loi N°2010/022 du 22 février 2010 relative à la pharmacie.
Le ministre a souligné que le texte met en place un processus plus contraignant pour l’importation et la distribution en gros de médicaments. Ainsi, les candidats à l’ouverture d’un établissement de ce genre devront fournir un dossier et se voir attribuer une autorisation provisoire de six mois.
Durant cette période, la société ne peut pas encore importer ou distribuer de médicaments, a précisé le ministre. Les six mois doivent être mis à profit pour remplir toutes les exigences techniques, matérielles et administratives. A la fin du délai, les entreprises candidates soumettront leur complément de dossier en vue d’une attribution définitive d’autorisation ou la notification d’un rejet.
S’agissant des 37 établissements d’importation et de distribution en gros de médicaments qui existent déjà, le ministre a annoncé qu’une période de 24 mois leur est accordée afin qu’ils se conforment aux nouvelles dispositions du décret. En effet, toutes ces entreprises seront obligées de prévoir dans leurs cargaisons au moins 2/3 des médicaments qui figurent sur la liste nationale des médicaments essentiels.
Le décret comporte aussi une dimension emploi, a souligné le ministre. Selon lui, le responsable technique de ces établissements doit être un pharmacien, qui n’est pas fonctionnaire de l’État.
Une préférence nationale sera introduite, afin de permettre aux mauritaniens d’occuper ces postes importants. Il a estimé que le pays a de plus en plus de ressources humaines qualifiées à ce niveau. Le ministre a noté qu’une dérogation est possible pour le recrutement de pharmaciens étrangers, si la situation l’exige. Dans ce cas, le dossier sera soumis à l’appréciation du ministre de la Santé qui va statuer.
Répondant à une question concernant le sit-in des contractuels Covid-19, le ministre a tenu à saluer le rôle joué par chacun, dans la lutte contre la pandémie. Il a ensuite rappelé que ce personnel avait un contrat de prestataire qui avait été prorogé de 6 mois. La pandémie a considérablement baissé, d’où le non-renouvellement desdits contrats.
Toujours en réponse à une question sur la gestion du Fonds Covid-19, le ministre de la Santé affirme que la gestion est transparente. Il a affirmé qu’il y a environ 20 milliards d’ouguiyas ancienne monnaie, dans les caisses, notant que le comité de gestion se réunit tous les deux mois. Ce comité est composé de plusieurs parties, dont les représentants des médias.
De son côté, le ministre du Pétrole, a fait une communication sur le cadastre minier et l’attribution prochaine de licences d’exploration et d’exploitation. Les opérateurs éligibles suivant la loi, seront les premiers à recevoir leurs licences.
A ce propos, le ministre a affirmé qu’à l’heure actuelle, seuls sept candidats sont éligibles, dont trois qui ont rempli tous les critères demandés. Les quatre autres vont devoir se mettre à niveau d’ici là.
Par ailleurs le ministre a affirmé que les opérateurs qui avaient soumis des dossiers il y a plusieurs années, pour certains, seront contactés afin de voir s’ils sont toujours intéressés et aptes afin qu’ils reprennent le processus, suivant les règles établies.
Interrogé sur l’acquisition de Qatar Energy de 40% C10 pour l’exploration pétrolière au large de la Mauritanie, il a souligné que c’est une situation normale. Il a expliqué que Shell, qui détenait 90% des parts, a cédé une partie à la société qatarie, afin de réduire ses coûts et partager les risques. Il a estimé que c’est monnaie courante dans ce milieu.
Le ministre a relevé que la Mauritanie conserve ses 10% durant cette phase d’exploration. Si les résultats sont concluants, les parts du pays vont considérablement augmenter durant la phase d’exploitation, pouvant aller jusqu’à 50%. Par ailleurs, le pays va obtenir environ 27% en plus grâce à la fiscalité, en plus de la formation, de l’emploi, entre autres.
Pour le ministre, les intérêts du pays sont sécurisés, notant que tous les pays miniers se développent grâce à l’apport des investissements étrangers. La Mauritanie œuvre pour capter ces fonds, dans le cadre de stratégies et plans à long et moyen terme a-t-il conclu.
Reprenant la parole, le porte-parole du gouvernement a répondu à une question relative aux élections anticipées. Selon lui, la décision de tenir les élections législatives, municipales et régionales en mai prochain au lieu du mois d’août, a été consensuelle, par les acteurs politiques et le ministère de l’intérieur. Il a déclaré que le but est de permettre le bon déroulement des scrutins, en évitant la saison pluvieuse.
En outre, le porte-parole du gouvernement a considéré que le transfert de la tutelle de la Chaîne Mahadra à Radio Mauritanie, permet de fusionner avec Radio Coran afin de rationaliser les dépenses et optimiser leur rendement. Il a précisé que le ministre de la Culture a présenté le projet au conseil des ministres qui l’a approuvé.AMI