Mauritanie : les électeurs partagés entre espoir en la jeunesse et déception de la politique
En Mauritanie, les élections législatives et locales se tiennent samedi 13 mai. La campagne s’est clôturée jeudi 11 mai au soir.
Plus d’un million d’électeurs sont appelés à choisir leurs députés, maires et conseillers régionaux. Les électeurs et électrices de ce scrutin sont partagés entre l’espoir des nouvelles listes et la déception généralisée de la politique.
Le marché du carrefour BMD grouille de monde en cette fin de journée. Ici, les avis sont très partagés sur les élections de samedi. Certains sont notamment séduits par la nouvelle liste spécialement attribuée aux jeunes candidats à la députation :
« Cela peut changer des choses vraiment. Je conseille les jeunes à aller juste voter, pour eux-mêmes : parce que les jeunes seulement connaissent ce que les jeunes veulent », en dit-un habitant.
« Si je ne pars pas vote, c’est comme si j’avais voté. Si on veut que les choses changent, il faut participer au changement, résume un autre habitant. Donc non, les jeunes et tout le monde, tous doivent aller voter. Parce que c’est ce qui doit justement refléter certaines réalités, à l’image d’un changement possible pour un futur meilleur. »
Mais beaucoup restent indécis, voire déçus de la politique : « Il n’y a pas de programme, il n’y a pas d’idée, il n’y a rien qui te donne envie de te lancer dessus, d’en savoir un peu plus », déploré une Mauritanienne.
« Les politiciens viennent nous voir seulement quand il y a des élections, seulement pour obtenir notre vote, un autre poursuit. Mais en réalité, ils travaillent pour eux-mêmes, pour leurs poches et pour leurs communautés, jamais pour le peuple. Moi je ne me reconnais pas en eux. »
« Ils vont nous payer pour acheter nos pièces d’identité, pour qu’après on vote pour eux. Après, ils s’en fichent du pays, ils ne vont pas nous aider, alors qu’on est là, on est des citoyens, on a étudié, on a nos diplômes, mais on n’a pas de travail. On souffre et eux ont les moyens de nous soutenir mais ne le font pas », s’indigne une autre Mauritanienne.
Avec l’instauration des nouvelles listes attribuées aux femmes et aux jeunes, le taux de participation fait aussi partie des enjeux du scrutin.
RFI/Avec notre envoyé spécial à Nouakchott, Sidy Yansané