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Les couacs du scrutin du 13 Mai

La Mauritanie possède une bonne expertise dans l’organisation des élections selon l’ambassadeur Calixte Aristide Mbari, chef des observateurs de l’Union Africaine venus superviser le scrutin du 13 Mai.

Mais toujours est-il que les élections qui viennent de se dérouler ont connu beaucoup de ratés malgré un bon début marqué par un consensus politique et une concertation entre les différents acteurs impliqués dans le processus électoral.

La CENI qui est chargée de la supervision de l’ensemble du processus a commis une série d’erreurs qui risquent de jeter le discrédit sur la transparence du scrutin.

On note des problèmes logistiques signalés ça et là avec des bureaux déficitaires en matériel électoral (urnes, PV, listes électorales…). Inadmissible quand on sait que le budget de la CENI s’élève à 217 millions de dollars soit 8 milliards d’ouguiyas. C’est le budget le plus important de l’histoire de cette institution, 15 fois plus que celui qui lui avait été alloué à l’occasion de son précédent mandat.

Au niveau du choix du personnel des bureaux de vote ce ne fut pas non plus très orthodoxe. Les choix n’ont pas été faits sur des bases objectives ce qui explique la remise en cause de beaucoup de PV mal ficelés.

Et pourtant la CENI avait misé sur l’usage de l’informatique par les présidents des bureaux de vote qui étaient censés envoyer directement les résultats par le biais d’une application dont peu parmi eux maîtrisaient.

Le choix réfléchi des présidents de bureaux de vote et l’usage correct de cette application auraient pu éviter à la CENI tous les déboires dans lesquelles elle se débat actuellement.

Malgré tous ces ratés, le scrutin a pu avoir lieu dans le calme. Au niveau de tous les états majors politiques on prône la retenue et au niveau des résultats préliminaires, les tendances montrent qu’une nouvelle configuration politique se profile à l’horizon, aussi bien au niveau de l’Assemblée Nationale qu’au niveau des Conseils municipaux locaux et régionaux.

Et en perspective de la présidentielle qui aura lieu dans un an, la CENI doit tirer les leçons de ces élections générales et mieux se préparer pour cet important défi. Il y va de l’image du pays et de la consolidation du processus démocratique.

Bakari Gueye

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