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Ould Boyé… et le grand Jihad / Dr. Mohamed Houssein Abou El Hacen

Dr. Mohamed Houssein Abou El HacenLe problème du Jihad (ou Djihad) est devenu l’un des signes injustes de la liaison entre l’islam et la violence chez le reste des peuples de la terre, malgré le fait que l’écrasante majorité des adeptes de l’islam soient étrangers au recours à la violence. C’est au contraire un groupe de mouvements extrémistes qui a détourné la religion et terni son image, déformant ses concepts, dont le plus dangereux, le Jihad. Ledit groupe a poussé les sociétés à la mécréance, mené des guerres et commis les pires péchés. Quant à l’autre, il n’était pas – dans bien des cas – pacifique. Les Arabes et les Musulmans ont été soumis à des campagnes de haine, d’agression militaire, de blocus économique et d’assujettissement politique puis de l’imputation de l’accusation de terrorisme à l’Islam ; ce qui constitue un fait inédit de l’histoire en endossant le crime terroriste à l’Islam.

Le concept de (Jihad en islam) est devenu un terme « siaculturel », sujet à des interprétations plus proches des fabrications idéologiques. Un mélange épouvantable de violence et de Jihad a été établi, en raison de la compréhension confuse de l’hypothèse du djihad. Ce qui a conduit un groupe d’érudits et de penseurs à tenter de contrôler les concepts, afin de barrer la route devant les promoteurs du takfir, de la violence et du terrorisme. Le plus éminent parmi ceux qui se sont chargés de cette mission est le président du Conseil des Émirats pour la Fatwa et président du forum pour la consolidation de la paix dans les sociétés musulmanes d’Abu Dhabi, l’érudit Cheikh Abdoder ullah bin Boyé.

 

 

 

Les interprétations des textes religieux et des actifs intellectuels sont des structures linguistiques, fondamentales et verbales qui ne se déroulent pas dans le vide, mais sont plutôt affectées par l’espace politico-culturel. Ce qui rend l’incompréhension des concepts de l’infrastructure d’enracinement de la culture de la violence, sous toutes ses formes, depuis l’effusion de sang infaillible à l’appropriation illégale des fonds et de l’immobilier. Les groupes djihadistes ont semé le troubler, le massacre et la terreur – le slogan de l’Etat islamique, nous sommes venus à vous avec le massacre – et ont infligé les plus grands dommages à l’image de l’islam : religion, nation, civilisation et histoire. Le souci de ces groupes est de mettre leur mainmise sur la force de l’Etat et non d’éclairer la société. La coexistence avec l’autre représente pour eux une source de malaise. Ils interprètent les textes religieux de manière tordue, ou ils les révèlent sur des faits qui ne s’appliquent pas sur eux. Une tendance combative basée sur la réinterprétation de l’islam dans un contexte politique émergent, mélangeant les notions d’ennemi proche et lointain, et tordant le cou des textes, soit déformant leur interprétation, pour rendre le djihad obligatoire pour tous les musulmans, ce qui alimente la violence armée sous couvert de djihad, contre les musulmans et les non-musulmans.

C’est pourquoi l’érudit Ould Boyé démantèle les barrières du djihad, montrant que déformer son concept est l’une des erreurs les plus flagrantes dans la compréhension de la charia. Le djihad pour l’amour d’Allah n’est pas synonyme de combat, car tout djihad n’est pas combat, et tout combat n’est pas djihad, a-t -il insisté. Le Jihad est à son origine un moyen de paix, puisque c’est un nom complet rassemblant tout ce qui rapproche d’Allah : l’obéissance des parents, la construction des mosquées et de la terre, l’assistance apportée aux faibles, la défense de la patrie, etc. C’est cela le (plus grand djihad) dans l’islam, c’est un arbre dont le tronc est le dialogue et l’appel à la sagesse et à la bonne prédication afin de communiquer et transmettre la vérité de la foi aux esprits. L’islam est une invitation et un appel, définis – objectivement et historiquement – à travers un discours divin adressé à des esprits aptes et des volontés.  » croira qui voudra et niera qui voudra. »

 Ould Boyé précise que (le djihad de combat) n’a été prescrit que pour l’autodéfense, la religion et la patrie, et non pour forcer les gens à croire. Le djihad combatif – en tant qu’outil défensif – et sa conduite sont confinés aux mains des dirigeants et des responsables concernés ; sinon, le résultat serait la chute de la société dans le chaos et la destruction. Le combat n’est pas un moyen d’appeler, et il n’a pas été et ne sera pas l’un des outils pour atteindre la certitude et la certification sincère (la foi). Combattre est un acte politique, pas un acte religieux ; Même (la conquête de La Mecque) fut une guerre de libération politique. Les musulmans n’ont pas imposé la croyance en leur religion aux habitants de La Mecque. Le Messager de Dieu, Paix et Salut sur Lui (PSL), a exprimé cette position sublime lorsqu’il leur a dit : « Allez-vous-en, vous êtes libres ! ». Ce qui est établi dans l’Islam, c’est que la raison de tuer les autres est l’agression et non la mécréance. Il n’y a d’agression que contre les agresseurs injustes. Les combats n’étaient pas une fin pour l’islam ou les musulmans (à Médine), mais c’était un moyen de briser le cordon oppressif des opprimés qui gémissent sous la violence des polythéistes. Il n’y a pas de guerres de religion dans l’Islam, et donc le verset (il n’y aurait point de contrainte en religion) est l’une des règles de la religion et un pilier de sa politique.

L’érudit Ould Boyé s’oppose à « Tejhil Tadlily» (l’ignorance trompeuse) en ce qui concerne le concept de jihad, notant que l’Islam interdit de tuer une âme humaine innocente, quelle que soit sa religion. Allah le Tout-Puissant dit : (C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu’en dépit de cela, beaucoup d’entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre). Et lorsqu’il l’Islam classe (ce meurtre) de crime contre toute l’humanité, il ne limite pas l’âme humaine aux musulmans ou aux croyants dans les messages célestes, mais il inclut plutôt toutes les personnes. Et quand l’Islam parle de la dignité humaine, cela signifie que celle-ci est pour l’être humain, indépendamment de la religion, de la croyance, de la couleur, du sexe ou de la race, qu’une personne soit croyante ou non-croyante. Et c’est cela qu’un musulman doit observer et respecter pleinement, en se basant sur le fait que la définition la plus simple d’un musulman, selon les paroles du Messager, Paix et Salut sur Lui,  » Le musulman est celui dont les musulmans sont à l’abri de sa langue et de sa main », c’est-à-dire de n’importe lequel de ses comportements nuisibles, en paroles ou en actes. Bien plus, la mission du Prophète Paix et Salut sur Lui en personne est suivant les paroles du Coran – qu’il n’est qu’un rappeleur (des cœurs), et qu’il n’est pas un dominateur sur eux

 La correction des concepts est la pierre angulaire de la pensée de l’Imam Abdoullah Ould Boyé, pour révèle la vérité de l’Islam, la religion de la miséricorde, de la justice et de la bonne prédication, et non la coercition, le combat et le meurtre. L’oppression ne produit pas la foi, mais plutôt l’hypocrisie, que l’Islam rejette. Combien les musulmans et le monde ont besoin des visions de l’érudit rénovateur Ould Boyé.

 

 

Source : Al Ahram

 Traduit par : journal ES-Sada

 

 

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