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L’endettement excessif en Mauritanie : une situation similaire au scandale de la dette cachée au Mozambique ?

Le Quotidien de Nouakchott – La Mauritanie est confrontée à une crise économique majeure, caractérisée par un endettement excessif qui met en péril la stabilité financière du pays. Les responsables de cette situation sont identifiés comme étant l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, ainsi que les anciens ministres Sidi Ould Tah et Mokhtar Ould Djay.

Sous leur magistère la dette publique est passée en 2008 de 0,98 milliards d’euros soit 40,92% du PIB et 299 euros par habitants à 5 milliards USD. Soit plus de 60% du PIB du pays qui est estimé à 7,448 milliards USD et 922 euros par habitant.

C’est ce qui ressort du constat du consortium Franklin/Finexem recruté en décembre 2020 afin d’aider la Mauritanie à gérer sa dette extérieure.

Le pays entend remplir les critères d’éligibilité fixés par le G20 pour renégocier sa dette avec ses créanciers, tout comme le Tchad, la Zambie et l’Éthiopie.

En engageant des négociations avec les créanciers, tant publics que privés, la Mauritanie aspire à obtenir des modalités de remboursement plus favorables, telles que des réductions de la dette, des taux d’intérêt plus bas ou des échéanciers de remboursement plus étalés. Ces mesures permettraient de libérer des ressources budgétaires essentielles pour investir dans des secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation, les infrastructures et la lutte contre la pauvreté.

Un parallèle peut être tracé avec le scandale de la dette cachée qui a secoué le Mozambique, mettant en évidence des schémas similaires.

En se référant au cas du Mozambique, où l’ex-ministre des Finances Manuel Chang est détenu en Afrique du Sud à la demande des autorités américaines, on constate des similitudes troublantes avec la situation en Mauritanie. Alors qu’il était ministre des Finances, Manuel Chang aurait détourné jusqu’à deux milliards de dollars en signant des prêts pour des entreprises publiques auprès de banques internationales. Ces actes de corruption ont conduit à la révélation du scandale de la dette cachée, où près de 500 millions de dollars ont été détournés et n’ont pas été retrouvés.

En Mauritanie, les responsables tels que Mohamed Ould Abdel Aziz, Sidi Ould Tah et Mokhtar Ould Djay sont accusés d’avoir commis des actes similaires. Ils auraient contracté des emprunts massifs auprès d’institutions financières internationales sans prendre en compte la viabilité des projets financés ni la capacité de remboursement du pays.

A titre d’exemples plus de 200 millions de dollars en équipement pour l’aéroport Oum Tounsi de Nouakchott construit pour deux millions de passagers par an alors que les projections les plus optimiste nous donnent deux cent mille dans les 20 prochaines années, plus de trois cents millions de dollars pour le Port de NDiago qui ne fera guère plus de 10000 tonnes par an, plus de 300 millions de dollars dans une usine de sucre qui ne verra jamais le jour, une dizaine de millions de dollars dans une usine de montage d’avion fantôme, quelques dizaines de millions de dollars dans des routes qui seront immédiatement envahies par le sable faute d’entretien et d’utilisateurs, Achat d’une flotte d’avions au prix fort et dont la plus part ont cessé de voler, des dizaines de millions de dollars de plus dans une centrale thermique dual sachant qu’elle n’utilisera presque jamais le gaz, des dizaines de millions de dollars en lampadaires qui seront démantelés peu de temps après, des dizaine de millions de dollars en infrastructures couteuses et peu rentables.

Ces pratiques irresponsables ont plongé la Mauritanie dans une spirale d’endettement insoutenable, mettant en péril son économie et le bien-être de sa population.

Tout comme au Mozambique, les conséquences de cet endettement excessif en Mauritanie sont désastreuses. Les services publics essentiels sont négligés, la pauvreté augmente et les inégalités sociales se creusent. La confiance des investisseurs est ébranlée, entraînant une dégradation de la monnaie et une détérioration de l’économie du pays. La Mauritanie fait face à une crise économique majeure, comparable à celle qu’a connue le Mozambique suite à la révélation du scandale de la dette cachée.

Face à cette situation alarmante, la société civile mauritanienne et les organisations internationales appellent à des enquêtes approfondies sur ces allégations de corruption et de mauvaise gestion des fonds publics. Ils demandent que les responsables, y compris Mohamed Ould Abdel Aziz, Sidi Ould Tah et Mokhtar Ould Djay, soient tenus de rendre compte de leurs actes. Il est crucial d’assurer la transparence dans la gestion des finances publiques et de mettre en place des réformes économiques afin de sortir la Mauritanie de cette crise de l’endettement et de restaurer la confiance des investisseurs.

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