Adoption de deux accords d’approvisionnement de la ville de Kiffa à partir du fleuve Sénégal
L’Assemblée nationale, a adopté, au cours d’une plénière, tenue ce jeudi, sous la présidence de M. Mohamed Bamba Meguett, le président de la chambre, deux accords relatifs à la contribution à l’alimentation en eau potable de la ville de Kiffa.
– Projet de loi n° 23-017, qui autorise la ratification d’un accord de prêt, signé le 09 janvier 2023, entre la République Islamique de Mauritanie et le Fonds OPEP pour le Développement International, destiné à la contribution au financement du projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Kiffa ;
– Projet de loi n° 23-018, qui autorise la ratification de l’accord de prêt, signé le 02 mai 2023, entre la République Islamique de Mauritanie et le Fonds d’Abu Dhabi pour le Développement, destiné à contribuer au financement du projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Kiffa à partir du fleuve Sénégal.
L’État cherche à réaliser le développement durable et à résoudre le problème de l’eau potable et de l’assainissement, a affirmé à cette occasion, le ministre des Finances, ministre de l’Économie et du Développement Durable par intérim, M. Isselmou Ould Mohamed M’Badi.
Il a indiqué que la politique du gouvernement dans le secteur de l’eau repose sur la préservation des infrastructures existantes, d’une part, et la modernisation et l’extension du réseau national d’eau, d’autre part.
M. Ould Ahmed M’Bady a mis en exergue, la pénurie d’eau liée à l’existence d’une région sèche, et au phénomène d’enclavement, qui caractérisent certaines zones du pays, depuis l’indépendance, « d’où la nécessité de prendre les mesures appropriées pour mettre fin à l’isolement et faciliter l’accès de tous les citoyens à l’eau potable ».
« Certains villes et villages situés dans les wilayas du Guidimagha et de l’Assaba souffrent encore du dilemme de la soif de manière aiguë en raison du manque, en termes de qualité et de quantité, de ressources en eaux souterraines », a ajouté le ministre.
Il a cité dans le cadre des solutions entreprises par les autorités pour pallier à ce problème, la conception concertée entre le gouvernement et ses partenaires de l’actuel projet qui permettra l’approvisionnement en eau potable des villes et villages situés entre Gouraye et Kiffa à partir des eaux de surface du fleuve Sénégal, sur une distance de 253 km, qui représente l’unique source abondante et renouvelable.
Au sujet de ses caractéristiques techniques, le ministre a déclaré que le projet consiste à établir une prise d’eau en béton armé sur les rives de la rivière (la source d’eau), et une station d’épuration de l’eau d’une capacité maximale de 50 000 m3/j, pour couvrir les besoins jusqu’à 2050.
Il comprend, également, de trois pompes principales pour le pompage de l’eau, et de trois réservoirs au sol, d’une canalisation principale en béton et d’une canalisation principale pour le transport de l’eau jusqu’à la ville de Kiffa d’une longueur de 250 km d’environ, en plus d’une augmentation de lignes secondaires afin d’ alimenter les réservoirs supérieurs et les réseaux de distribution d’eau.
Le ministre a noté que le projet permet l’alimentation en courant électrique de la station d’épuration et des stations de pompage, un laboratoire d’eau, la fourniture et l’installation de groupes électrogènes de secours et la mise en place d’un système de surveillance et de contrôle des installations du projet.
1- Les travaux de génie civil, qui sont divisés en cinq parties, à savoir :
1ière partie : usine de production et de traitement d’eau et réservoir d’équilibrage n° 11
2ième partie : Conduite de transport d’eau du réservoir n° 1 à la station de pompage n° 2 de la ville de Sélibabi
3ième partie : Station de pompage n° 2 et réservoir n° 12
4ième partie : La conduite de transport d’eau du réservoir n° 2 à la station de pompage n° 3 de la ville de Kankossa
5ième partie : Station de pompage n°3 et réservoir n°3 dans la ville de Kiffa.
2- Services de conseil
3 – Appui de l’unité de mise en œuvre du projet.
Le financement total du projet s’élève, selon le ministre, quant à lui 320 millions de dollars américains, répartis comme suit :
– L’État mauritanien : 10 millions de dollars US
– Le Fonds OPEP : 40 millions de dollars américains pour financer le cinquième volet
– Le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA), 65 millions de dollars américains
– Fonds d’Abu Dhabi pour le développement (ADFD) : 30 millions de dollars
– Le Fonds saoudien pour le développement : 100 millions de dollars,
– le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES): 35 millions de dollars
– la Banque islamique de développement (BID) : 40 millions de dollars.
Le Fonds de l’OPEP pour le développement international contribue au financement du projet à travers un prêt d’un montant de 40 millions de dollars américains, soit 1 441 600 000 nouvelles ouguiyas environ, qui sera remboursé sur 20 ans, dont 5 ans en différé, avec un taux d’intérêt de 175 par an sur les montants prélevés de l’encours du prêt, majoré d’une commission d’engagement de 0,5% par an, a expliqué le ministre.
Le projet relatif à l’accord de prêt, signé entre notre pays et le Fonds d’Abu Dhabi pour le développement a pour but de résoudre de manière définitive le dilemme de la soif dans la ville de Kiffa et au niveau la ligne entre les villes de Kiffa et Gouraye.
« Il a été conçu en coopération avec nos partenaires au développement afin d’assurer l’accès des citoyens aux services d’eau, a indiqué Ould Mohamed M’Bady ».
M. Ould Ahmed M’Badi a déclaré que le financement susmentionné, qui est un prêt d’Abu Dhabi pour le Développement est d’un montant de 30 millions de dollars américains, soit 1,030 milliard nouvelles ouguiyas environ et sera remboursé sur 20 ans, dont 5 ans de période de grâce, et à un taux d’intérêt de 2% annuellement des sommes prélevées sur le prêt et non remboursées.
Les députés ont souligné dans leurs interventions l’importance de ces accords qui contribueront à l’approvisionnement en eau potable de la ville de Kiffa, qualifiant la pénurie d’eau de phénomène récurrent dont souffrent la plupart des villes, villages et grandes localités, quoique à des degrés divers.
Ils ont mis en exergue l’importance d’exploiter les formules de financement islamique disponibles, d’éviter autant que possible les prêts usuraires et d’œuvrer à consulter le Conseil suprême de la fatwa et des recours gracieux, insistant sur la nécessité de contrôler les dépenses et d’assurer la qualité et l’entretien des équipements utilisés dans le cadre du projet, s’interrogeant sur les retombées positives de ces conventions d’exploitation, notamment dans les zones ciblées.
Les députés ont appelé, aussi, à prendre en compte le problème de l’accumulation de la dette extérieure et sa pression sur le budget général du pays, tout en veillant à permettre aux zones situées sur le parcours des conduites d’eau d’en bénéficier, afin de parer à la répétition des inconvénients enregistrés au niveau des projets d’Aftout Essahli et Dhar.
Ils ont attiré, par ailleurs, l’attention sur la nécessité de contenir les contraintes auxquelles nos projets structurants sont confrontés, telles que l’évaluation aléatoire, l’incapacité d’allouer les ressources nécessaires, et de tirer profit des projets sans s’appuyer sur des critères clairs, citant l’importance de mettre en place un système d’assainissement intégré dans la ville de Nouakchott et dans toutes les grandes villes, insistant sur la nécessité de rechercher des financements de manière urgente des grands projets de développement.AMI