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Désengagement « annoncé » de la France en Afrique : Une stratégie à court terme ou une volonté durable de retrait ? »

La France entretient des relations économiques étroites avec de nombreux pays africains, notamment grâce à la coopération économique et à l’aide au développement. Certaines entreprises françaises sont très actives dans ces pays, particulièrement dans les secteurs du pétrole, des infrastructures et des télécommunications.

Cependant, ces relations ont souvent été critiquées, accusant la France de chercher à exploiter les ressources africaines à son propre avantage. Sur le plan politique, la France a souvent été perçue comme influençant les décisions politiques dans ces pays africains, que ce soit par des interventions directes ou en soutenant certains dirigeants ou régimes.

Cette ingérence a été critiquée par certains comme une forme de néo-colonialisme, mettant en danger la souveraineté des pays africains. La volonté de la France de chercher d’autres partenaires a provoqué une réaction vive de l’opinion publique africaine, qui accuse la France de tous les maux du continent.

Cette réaction s’inscrit dans un contexte de méfiance grandissante envers les puissances coloniales passées et dans le désir de plus grande indépendance économique vis-à-vis d’elles.

Aujourd’hui, le désengagement annoncé de la France en Afrique soulève de nombreuses interrogations. Certains se demandent s’il s’agit d’une stratégie à court terme visant à redéfinir les relations entre la France et l’Afrique, ou s’il s’agit d’une volonté durable de la France de se retirer du continent.

Quelle que soit la réponse, il est important d’analyser ce désengagement dans un contexte géopolitique afin de comprendre les enjeux qui se cachent derrière cette décision. En effet, les relations entre la France et l’Afrique sont complexes et influencées par de nombreux facteurs.

La France continue d’avoir une influence significative dans certains pays africains, mais elle est également confrontée à de nouveaux défis et à une concurrence croissante avec d’autres acteurs internationaux.

Parallèlement, la jeunesse africaine aspire de plus en plus à une plus grande autonomie vis-à-vis de leurs dirigeants politiques. En effet, cette nouvelle génération d’Africains ne veut plus être passive face aux problèmes auxquels leur continent est confronté et cherche à devenir un acteur du changement. Elle souhaite participer aux décisions politiques et ne plus dépendre de dirigeants souvent déconnectés de la réalité.

Cependant, les dirigeants africains sont eux-mêmes confrontés à de nombreux défis, car les pays du continent font face à des problèmes tels que la pauvreté, les conflits armés, la corruption et les inégalités socio-économiques.

La jeunesse africaine rejette de plus en plus les solutions proposées par ces dirigeants et les accuse de ne pas répondre aux véritables besoins de la population. Le mécontentement envers les régimes politiques en place depuis de nombreuses années a également conduit à l’émergence d’un discours panafricaniste et nationaliste porté par les Africains, en particulier par la jeunesse.

Cette désapprobation envers les régimes politiques existants a conduit les jeunes à soutenir les coups d’État militaires, voyant en eux une opportunité de se débarrasser de ces régimes et d’établir un système politique plus participatif et démocratique.

Pour ces jeunes, les coups d’État peuvent être perçus comme une possibilité de changer leur situation et d’améliorer leur avenir, étant donné qu’ils sont souvent confrontés à des problèmes tels que le chômage, la pauvreté et le manque d’opportunités.

Malheureusement, depuis les indépendances, on observe une recrudescence des coups d’État militaires en Afrique. Ces coups d’État ont des conséquences économiques et politiques désastreuses pour les pays du continent, entraînant une instabilité politique qui entrave le développement économique et social des pays concernés.

Un autre problème majeur est le manque d’aide d’urgence face à la crise africaine. En effet, il n’existe pas de programme concret pour aider les populations à sortir de cette crise.

Les pays africains ont besoin d’une assistance financière, matérielle et humaine pour faire face à la situation actuelle. C’est d’ailleurs, dans ce contexte qu’interviens un énième coup d’état militaire au Niger, le 26 juillet 2023.

Il est primordial que la CEDEAO ne fléchisse pas face aux coups d’État en Afrique et qu’elle prenne des mesures fermes pour rétablir l’ordre constitutionnel dans les pays concernés. Il est urgent de rétablir le Président démocratiquement élu au Niger, dans ses fonctions, sans faillir. L’Afrique doit mettre fin aux coups d’État militaires.

De plus, il est essentiel d’agir de manière plus globale pour soutenir le désir d’émancipation de la jeunesse africaine et trouver des solutions durables aux problèmes économiques et politiques auxquels le continent est confronté. Seule une coopération internationale solide pourra aider l’Afrique à sortir de cette crise en lui permettant de construire un avenir meilleur.

Mansour LY

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