Mauritanie : inquiétude des consommateurs suite à une hausse des taxes douanières
Depuis plusieurs jours, les camions en provenance du Maroc s’entassent au poste frontière de Guerguerat, au nord de la Mauritanie.
C’est la conséquence d’une hausse de la taxe douanière sur le territoire mauritanien pour les légumes en provenance de l’étranger. Le gouvernement mauritanien n’a pas encore communiqué officiellement sur cette hausse.
Le Forum mauritanien de protection des consommateurs (FMPC) alerte déjà sur les risques d’une telle mesure gouvernementale sur le pouvoir d’achat des consommateurs mauritaniens.
Dans ce marché marocain de Nouakchott, le prix des légumes a augmenté, ces derniers jours, affirment plusieurs consommateurs comme Zeinaba.
« Des Poivrons à 1 000 ouguiya, je n’ai jamais entendu ça ! D’habitude on trouvait ça à 500 ou 600, maximum », précise-t-elle.
Pour Ami, grossiste qui se fournit au Maroc, cette hausse est une conséquence directe de la récente augmentation des frais de douane sur les légumes, en provenance de l’étranger. Selon certains de ces transporteurs marocains, la taxe douanière a doublé au poste frontière de Guerguerat.
« La taxe sur la cargaison d’un seul camion est actuellement de 1 million 500 000 anciens ouguiya. Tout risque de retomber, au final, sur le consommateur. Certains camions qui refusent de payer la taxe restent bloqués à Guerguerat et les produits risquent de se perdre », explique-t-il.
« La Mauritanie ne produit que 10 % de ses besoins en légumes »
Le gouvernement mauritanien n’a pas encore souhaité communiquer officiellement autour de cette hausse soudaine mais, cette semaine, le ministre de l’Économie, Abdessalam Ould Mohamed, a précisé à ce sujet qu’il était important de protéger périodiquement la production locale.
« Nous avons le droit de protéger nos productions de façon saisonnière lorsqu’il y a une concurrence forte et des risques de pertes. Nous sommes de nouveau entrants dans la production des produits horticoles, nous devons continuer à soutenir nos jeunes entrepreneurs », défend le ministre Abdessalem Ould Mohamed.
Cet argument du ministre de l’Economie est peu recevable, selon Awa Mohamed, membre du Forum mauritanien de protection des consommateurs.
Awa Mohamed du FMPC: « La Mauritanie ne produit que 10 % de ses besoins en légumes. Je pense que ce prétexte ne marche pas économiquement. Quand on regarde la pauvreté très élevée, nous demandons au gouvernement de diminuer la taxe douanière et les impôts en général ! », appelle Awa Mohamed du FMPC.
La hausse des tarifs douaniers pourrait durer toute la saison des récoltes. À quelques mois du ramadan, le Forum de Protection des Consommateurs appel le gouvernement à trouver des solutions urgente pour soulager le pouvoir d’achat des consommateurs.
Léa Breuil