Les gendarmes sénégalais ont tiré dimanche à Dakar des grenades lacrymogènes sur des centaines de personnes qui convergeaient pour protester contre le report de la présidentielle annoncé la veille par le chef de l’Etat Macky Sall, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des hommes et des femmes de tous âges ont convergé en début d’après-midi vers un rond-point sur l’un des axes routiers de la capitale, à l’appel de plusieurs candidats.
Des gendarmes étaient déployés à Dakar sur le lieu de départ prévu pour la marche annoncée par l’opposition, ont constaté des photographes de l’AFP.
Plusieurs candidats de l’opposition ont annoncé à la presse leur décision d’ignorer la décision du président Sall et maintenir le lancement dimanche de leur campagne électorale.
« Nous rejetons systématiquement le décret (reportant la présidentielle). Nous donnons rendez-vous ce dimanche à tous les Sénégalais pour une marche » à Dakar, a déclaré Cheikh Tidiane Youm, un porte-parole de l’opposition sur la radio privée RFM.
« Nous nous sommes réunis et entendus pour nous rassembler à partir de 15h00 (locales et GMT) pour démarrer notre campagne de façon collective », a déclaré, sur la même radio, Habib Sy, l’un des vingt candidats.
« Une période d’incertitude »
L’Union européenne a affirmé que le report de la présidentielle ouvre une « période d’incertitude », appelant à des élections « dans les meilleurs délais ».
La France a appelé le Sénégal à lever les « incertitudes » créées par le report afin que le scrutin puisse se tenir « dans le meilleur délai possible ».
Les Etats-Unis avaient déjà exhorté samedi les acteurs politiques à fixer « rapidement » une nouvelle date.
De son côté, l’organisation régionale Cedeao a exprimé son « inquiétude » et demandé aux autorités d’œuvrer à fixer rapidement une nouvelle date.
Par la rédaction avec AFP