La Mauritanie panafricaniste avant l’heure

Je voudrais dire à nos amis panafricanistes que les Mauritaniens n’ont absolument aucun parti pris à l’égard du courant qu’ils incarnent et qu’ils perdent leur temps à s’attaquer à la Mauritanie.

Pour s’en rendre compte, il serait approprié que leurs figures de proue, Nathalie Yamb, Kemi Seba ou d’autres, visitent la Mauritanie, pour rencontrer les parties prenantes et les acteurs de la société civile, afin de se faire une idée de la situation du pays, par eux-mêmes.

Ils comprendront, à ce moment-là, qu’on pourrait à la limite être d’accord sur tout ce qu’ils revendiquent. Et on l’a été, d’ailleurs, dans les années 1970, bien avant tous ces États africains qui découvrent aujourd’hui, sur le tard, le combat pour la souveraineté et la libération du continent.

Il y a quatre décennies, nous sommes sortis de la Zone franc, nous avons créé une monnaie nationale, dénoncé les accords militaires avec la France et nationalisé les intérêts miniers français.

Ils comprendront surtout que nous ne sommes ni le pion de la France, ni le cheval de Troie de l’OTAN. Nous n’arbitrons aucune base militaire française ou américaine. Toutefois, nous coopérons avec l’ensemble des grandes puissances, y compris l’OTAN, la Russie, la Chine. Nous essayons juste de cultiver de bonnes relations avec tout le monde, à commencer par nos voisins, dont le Mali bien évidemment, pour promouvoir la sécurité régionale.

Mohamed EL MOUNIR
Docteur en science politique
Expert international en développement