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La ministre du Commerce annonce des baisses consensuelles des prix des denrées alimentaires et et promet d’autres mesures

La Ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, Mme Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, a annoncé samedi soir que l’accord avec les fournisseurs sur les prix de certaines denrées alimentaires de base est exécutoire.

Lors d’un point de presse, organisé à l’issue des travaux du comité ministériel mis en place sur instruction du Président de la République, Son Excellence M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani pour plancher sur la situation des prix, la ministre a affirmé qu’une série de décisions a été prise pour trouver une solution au problème.

Elle a souligné à cet égard, dans une déclaration qu’elle a lue, que les prix des denrées alimentaires de base continueront d’être réduits, ajoutant dans la foulée que ces denrées seront également exclues du champ des fluctuations du marché et de la spéculation, en leur qualité de produits stratégiques dont le prix est réglementé par l’État, avec l’orientation de l’activation du Comité de suivi du marché, entre autres mesures.

Voici le texte de la déclaration:

« Suite à la récente hausse des prix, le Gouvernement, sur instruction de Son Excellence le Président de la République, a décidé d’intervenir à certains niveaux pour circonscrire les hausses.

Aussitôt, le ministère a mobilisé d’urgence les équipes de contrôle et de suivi, au sein des directions concernées, afin de faire l’état des lieux, pour s’assurer de la survenue éventuelle de violations telles que le trust, le monopole et autres spéculations illégales sur les prix, s’il y a lieu.

Dès le premier jour, le ministère a effectué des contacts avec les importateurs et a tenu des réunions étendues avec eux. Les états, les documents justificatifs et tous les éléments en rapport avec la détermination des prix, leur ont été demandés. C’est ainsi que les prix des produits laitiers ont été fixés. D’ailleurs, les rapports y afférents ont été transmis aux parties concernées.

Le Président de la République, lors du dernier Conseil des ministres, a émis des ordres pour la résolution rapide de cette situation. Pour ce faire, un comité ministériel composé de onze membres, ministres et hauts responsables au rang de ministres, a été chargé afin de trouver une solution, le jour même.

Le lendemain, le comité a planché sur l’étude de la situation, présentant des rapports sur les prix à l’échelle mondiale, établis par les divers secteurs concernés. Après comparaison et analyse, il a été décidé de travailler sur deux axes:

– d’abord, recueillir les données auprès des différentes sources locales et mondiales disponibles, et ce afin de parvenir à une réponse probante à la question : la situation actuelle, que certains qualifient de crise, est-elle justifiée, provoquée ou imaginaire?

Une commission d’experts a été mise en place, en vue de collecter les informations et formuler des conclusions tangibles pouvant constituer de références dans ce contexte.

– enfin, le second axe consiste à appeler les importateurs à se concerter, en vue d’essayer de parvenir à un prix consensuel pour dépasser les circonstances actuelles.

L’étude des données et des documents a révélé que la situation actuelle coïncidait avec une crise au niveau des marchés internationaux, indique l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), selon laquelle les prix des denrées alimentaires ont atteint un niveau jamais égalé depuis 2014.

Par rapport aux pays voisins, les prix des denrées alimentaires dans ces pays sont plus élevés.

À titre d’exemple, le litre d’huile, qui est actuellement vendu sur le marché local à 50 N-UM, son prix dans les pays voisins varie entre 52.7 et 62 N-UM.

Pour ce qui concerne le deuxième axe, nous avons conclu avec les importateurs, sur la base d’une vérification des données afin de déterminer des prix consensuels exécutoires pour tous les fournisseurs qui seront soumis à des pénalités en cas de contravention. Les prix consensuels sont les suivants :

– Huile: 860 N-UM pour le bidon de 20 litres en gros, 870 N-UM pour 20 litres en demi-gros, 47 N-UM par litre au détail.

– Sucre: 18 900 N-UM la tonne en gros, 19 200 N-UM la tonne en demi-gros, 23 N-UM le kg au détail.

– Blé: 11 800 N-UM la tonne en gros, 12 100 N-UM la tonne en demi-gros, 14.5 N-UM le kg au détail.

Les fournisseurs locaux de riz ont également convenus des prix suivants:

– Riz local long: 26 500 N-UM la tonne prix en gros à Rosso et Kaédi et 27 100 N-UM la tonne à Nouakchott, tandis que le prix de détail au kg sont de 27 N-UM à Rosso et Kaédi et 28 N-UM le kg à Nouakchott.

– Le riz local brisé: 27 500 N-UM la tonne prix en gros à Rosso et Kaédi et 28 100 N-UM la tonne à Nouakchott, tandis que le prix de détail par kilogramme est de 28 N-UM à Rosso et Kaédi et 29.1 N-UM à Nouakchott.

En conclusion, les résultats des travaux du comité ministériel se déclinent comme suit, et ceci n’est que le début:

– Des résultats immédiats qui consistent en la réduction des prix que nous poursuivrons ;

– La mise en place d’un mécanisme de concertation permanente entre l’État et les fournisseurs sur la question des prix des denrées alimentaires de base ;

– L’exclusion des denrées alimentaires de base du cercle des fluctuations de prix et de la spéculation en les déclarant produits stratégiques dont le prix est réglementé par l’État ;

– L’activation du comité de suivi du marché.

L’importance de ces actions, en plus de leurs résultats concrets sur le terrain, réside dans le fait qu’elles placent le pays sur une nouvelle voie menant à une plus grande présence de l’État pour protéger les citoyens, ce que le Président de la République ne cesse d’exprimer en actes avant les paroles.

Il y a des résultats à court et à moyen termes, à vocation structurelle, dans le but de parachever le cadre juridique et institutionnel, et de renforcer les capacités afin de permettre au secteur de mener à bien les importantes missions qui lui sont confiées.

Pour renforcer cette tendance, le Président de la République a émis des instructions pour que le secteur prenne les mesures nécessaires afin de soutenir les groupes vulnérables et de s’employer à atténuer les répercussions négatives des circonstances internationales.

Sur la base de ces instructions, il sera procédé :

– au lancement d’une opération d’approvisionnement de 302 magasins Emel situés à Nouakchott et de 1 424 qui se trouvent à l’intérieur du pays, en denrées de base telles que: huile, riz, sucre et blé, opération qui a effectivement déjà commencé ;

– à la distribution gratuite à 210 000 familles nécessiteuses, comptant 1 460 308 membres, réparties entre 8 119 localités à l’intérieur du pays, par la Délégation générale à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion « Taazour » de transferts monétaires directs, pour un coût total de 4 943 019 370 MRO ;

– à la distribution, au début du mois de février prochain, de paniers alimentaires de denrées de base à 230 000 familles, par le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) ;

Nous sommes convaincus que tous ces éléments, conjugués, permettront de surmonter la situation actuelle et augmenteront à l’avenir notre capacité à faire face à toute situation d’urgence.

Quoi qu’il en soit, l’État est décidé à réglementer le marché et à prendre toutes mesures nécessaires afin de protéger le pouvoir d’achat des citoyens et de maintenir l’approvisionnement du marché national en denrées de base de qualité.

Nous n’hésiterons pas à prendre les mesures appropriées tout en respectant les règles de la libre concurrence et de la liberté du marché ».AMI

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