Apanews – L’Afrique de l’Ouest fait face à une crise croissante de la drogue, marquée par une augmentation alarmante de la consommation de cannabis, de kush et d’opioïdes, touchant principalement les jeunes âgés de 15 à 44 ans.
Un nouveau rapport publié en septembre 2024 par le Réseau épidémiologique ouest-africain sur l’usage des drogues (WENDU) met en lumière l’ampleur croissante de la consommation de drogues en Afrique de l’Ouest.
Le document, qui s’appuie sur les données recueillies dans 11 pays, révèle que le cannabis est la substance la plus consommée, représentant 28 % des cas de traitement, suivi de l’alcool (11,78 %) et des opioïdes pharmaceutiques (9,2 %).
Le rapport met également le curseur sur la montée de la consommation de kush, un dérivé du cannabis mêlé à des substances synthétiques, particulièrement préoccupante dans des pays comme le Sénégal, la Gambie et la Sierra Leone.
En 2023, environ 83 734 kg de drogues ont été saisis dans la région, dont près de 75 072 kg de cannabis, soit 90 % des saisies totales. Cependant, ces chiffres marquent une forte baisse par rapport aux 899 000 kg saisis l’année précédente. Le Sénégal se distingue par sa contribution majeure aux saisies de cocaïne, avec 7 503 kg, soit 95 % du total régional.
L’étude révèle que 73,4 % des personnes traitées pour troubles liés à la drogue sont âgées de 15 à 44 ans. Environ 22 000 personnes ont bénéficié de soins en 2023, mais les infrastructures de traitement restent inégalement réparties, avec une forte concentration dans les zones urbaines. Les zones rurales, quant à elles, demeurent largement dépourvues de centres de soins adaptés, limitant l’accès aux traitements pour les populations les plus isolées.
Face à cette situation, le rapport WENDU recommande la mise en place de programmes de prévention plus étendus, ainsi que le développement d’infrastructures de soins, notamment pour les jeunes et les femmes, groupes souvent marginalisés dans l’accès au traitement.
Il appelle également les États à intensifier les actions de lutte contre le trafic de drogue, tout en offrant des alternatives à l’incarcération pour les personnes souffrant de troubles liés à la consommation de substances toxiques.
AC/Sf/APA