Planification familiale en Afrique de l’Oust et Centre :Des besoins de plus en plus pressants

En prélude à la journée mondiale de la contraceptioncélébrée le 26 septembre, le Réseaux des Medias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement(REMAPSEN) a animé le 25 du même mois un webinaire sous le thème : « élargir l’accès et les choix, renforcer la planification familiale en Afrique de l’Ouest du Centre. ». Les panelistes invités étaient : Dr SenenHountoun, directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Martin Migombano, directeur général du Hub régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi que Mme Alima Cissé, prestataire de services de planning familial au Mali.

Abordant le thème, le Mr SennenHountoun a d’abords averti que l’accès à la contraception est un droit humain qui permettra réduire les décès et les grossesses. Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie ; la grossesse doit être un choix et non pas un hasard,a-t-il martelé. Ajoutant qu’il ne doit pas y avoir de violences contre la femme non plus.

« Cette 17eme édition de la journée est une occasion pour sensibiliser sur les questions de planification familiale et l’accès à la contraception autrement dit chaque individu doit avoir le droit de l’accès à la contraception. »

Sur le bilan des politiques de contraception en Afrique de l’Ouest et du Centre, il a indiqué quedes avancées significatives ont été enregistrées ces dix dernières années : le taux de prévalence contraceptive est passé de 13 % en 2015 à 18% en 2024. Toutefois il y a des pays qui ont fait un bond remarquable et d’autres qui n’ont pas beaucoup évolué en matière de planification familiale.

S’agissant des besoins en contraception pour les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans), on constate une certaine baisse de 24% à 17% sur les 10 dernières années.

Il s’y ajoute, dit-il, des défis qui doivent être relevés. En effet il existe 36 millions personnes en besoins d’assistance en plus des personnes déplacées et la prévalence d’une pauvreté montante. Tous ces défis font que les Etats ne peuvent pas honorer leurs engagements. Il existe des pays de la sous-région qui achètent encore les contraceptifs à partir de leur budget or il y a quelques années c’était des dons. Mais des pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Ghana et le Niger distribuent gratuitement les produits contraceptifs gratuitement.

Cette situation est compliquée, poursuit-il, par le fait que notre région a le taux de fécondité le plus élevé au monde avec une moyenne de 4,8% pour un taux global de 2,3%. Ce qui augmente le poids démographique dans la région et donc l’accroissement des besoins en planification familiale.

Le Docteur Martin Migombano, directeur général du Hub régional pour l’Afrique de l’Ouest ou FP2030 a pour sa part précisé que sa structure qui a vu le jour en 2012 est un partenaire dans le processus de planification familial. Elle a pour rôle de s’assurer que tous les partenaires convergent vers l’accès à la contraception pour toutes femmes en âge de procréer à travers des focaux sur le terrain. Il a indiqué que 60% des demandes d’accès à la contraception encore se heurtent à des barrières.

C’est pourquoi le FP3020 fait de la planification au niveau des jeunes un pilier. A cet effet un centre d’excellence pour la réduction des grossesses en milieu jeune sera bientôt lancé a-t-il annoncé. « L’aspect jeune est donc pris en compte dans tout le processus de planification familiale. ». « Notre objectif est faire en telle sorte que les femmes puissent décider librement de faire usage du contraceptif. »

Alima Cissé,prestataire de service de planning familial au Mali a de son côté expliqué que la distribution des préservatifs au niveau des salons de coiffure permet de toucher beaucoup de femmes. Car ces salons sont des lieux de grandes affluences de la frange féminine et les femmes communiquant bien entre elles et sans tabou. La sensibilisation à ce niveau peut être très efficace. C’est ainsi dit-elle que des sessions de formation ont été faite et ont porté leurs fruits.

Rappelons que le web binaire était piloté par le président du REMAPSEN, Mr Bamba Youssou assisté par les journalistes  du réseau ,Coulibaly Zie Oumar, Mme Constance mananga, BoureimaSanga…

Sidi Moustapha BELLALI