Le Maroc ne se sent pas concerné par la décision de la CJUE concernant les accords agricoles et de pêche
« Le Royaume du Maroc ne se considère aucunement concerné par la décision de la Cour de justice de l’Union Européenne rendue, vendredi, concernant les accords agricoles et de pêche ». C’est ce qui ressort d’un communiqué officiel rendu public par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
Le communiqué soulignant que : « Le Royaume n’a participé à aucune des phases de cette procédure. Le Maroc n’est pas partie à cette affaire, qui concerne l’Union européenne d’une part, et le « polisario » soutenu par l’Algérie d’autre part. Le Maroc n’a participé à aucune des phases de cette procédure et, par conséquent, ne se considère aucunement concerné par la décision », précise le ministère dans ledit communiqué.
Ce communiqué pointe par ailleurs du doigt « des errements juridiques évidents et des erreurs de fait suspectes », dans le contenu de cette décision, ajoutant que « ceci dénote au mieux d’une méconnaissance totale des réalités du dossier, sinon d’un parti pris politique flagrant ».
Selon le communiqué, « le Maroc exige à ce que le Conseil, la Commission européenne et les Etats membres de l’UE, prennent les mesures nécessaires pour respecter leurs engagements internationaux, préserver les acquis du partenariat et apporter au Royaume la sécurité juridique dont il a légitimement droit, en tant que partenaire de l’UE sur plusieurs enjeux stratégiques ».
Dans ce contexte, conclut la même source, « le Maroc réitère sa position constante de ne souscrire à aucun accord ou instrument juridique qui ne respecte pas son intégrité territoriale et son unité nationale ».
L’UE s’engage en faveur de la préservation et du renforcement de ses relations étroites avec le Maroc
Du côté des instances européennes, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Haut-représentant de l’Union Européenne Josep Borrell ont réaffirmé vendredi, l’engagement de l’UE en faveur de la préservation et du renforcement de ses relations étroites avec le Maroc dans tous les domaines conformément au principe “pacta sunt servanda”
« En étroite coopération avec le Maroc, l’UE entend fermement préserver et continuer à renforcer ses relations étroites avec le Maroc dans tous les domaines du partenariat Maroc-UE, conformément au principe pacta sunt servanda » ont-ils affirmé.
Il s’agit aussi d’un acte rare qui souligne l’importance du Maroc et matérialise l’importance du partenariat de l’UE avec le Royaume.
Les deux responsables ont réitéré la « grande valeur » que l’UE attache à “son partenariat stratégique avec le Maroc, qui est de longue date, vaste et profond”, soulignant que les deux parties ont établi, au fil des ans, « une profonde amitié et une coopération solide et multiforme, que nous entendons porter à un niveau supérieur dans les semaines et les mois à venir ».
Ils ont aussi indiqué que Bruxelles « prend note » des arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne sur les recours contre l’arrêt du Tribunal du 29 septembre 2021 ainsi que de la réponse à la demande de décision préjudicielle relative à l’étiquetage des fruits et légumes provenant des provinces du Sud du Royaume, ajoutant que la Commission européenne « analyse actuellement les arrêts en détail ».
Les pays de l’UE unanimes pour poursuivre la relation stratégique avec le Maroc
Au niveau des pays de l’UE les positions vont en général dans le sens de celle du Maroc.
C’est ainsi que l’Espagne a réitéré, vendredi, son attachement au « partenariat stratégique »avec le Maroc et sa détermination à « préserver et promouvoir » ce partenariat, suite aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur les accords de pêche et agricole entre l’UE et le Royaume.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a affirmé que le gouvernement de son pays continuera à « promouvoir » les relations avec le Maroc.
Le ministre a, d’autre part, mis en avant l’importance du « partenariat stratégique » entre l’UE et le Maroc pour les deux parties et aussi pour l’Espagne, et les « avantages » que ce partenariat a apportés aux différents secteurs dont la pêche, l’agriculture et les échanges commerciaux maroco-espagnols.
Il a rappelé, dans ce contexte, que les échanges commerciaux de l’Espagne avec le Maroc ont atteint 22 milliards d’euros, juste derrière les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le responsable espagnol a également abordé la question du Sahara, rappelant que la position de son pays à ce sujet a été soulignée dans la déclaration conjointe du 7 avril 2022, rendue publique suite à l’audience que SM le Roi Mohammed VI a accordée au Président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, affirmant que le plan marocain d’autonomie pour le Sahara est « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour la résolution de ce conflit.
Pour sa part la France a réaffirmé, vendredi, son attachement indéfectible à son partenariat d’exception avec le Maroc et sa détermination à en poursuivre l’approfondissement, suite aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur les accords de pêche et agricole entre l’UE et le Maroc.
Dans un communiqué, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a souligné que la relation entre l’Union Européenne et le Maroc revêt à ce titre un caractère stratégique.
La France, qui « prend note » des trois arrêts rendus, mais s’engage à œuvrer pour le renforcement de la coopération de l’UE avec le Maroc et à la préservation des acquis du partenariat, dans le respect du droit international, indique la même source.
Et le communiqué de noter que, comme le Président de la République française, M. Emmanuel Macron l’a écrit à Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête du Trône, la France reste notamment déterminée à accompagner les efforts du Maroc en faveur du développement économique et social du Sahara, au bénéfice des populations locales, précise le Quai d’Orsay.
De son côté, la Hongrie a réitéré, vendredi, sa position constante en faveur du renforcement du partenariat stratégique entre l’Union Européenne (UE) et le Royaume du Maroc qui est « dans notre intérêt commun ».
« Nous continuerons à œuvrer pour servir ces intérêts en renforçant les liens et en élargissant la coopération avec le Maroc à de nouveaux domaines », a affirmé le ministère hongrois des Affaires Etrangères et du Commerce dans ce communiqué.