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Sénégal: l’ex-président Macky Sall critique ses successeurs dans une lettre, à l’approche des législatives

RFI-Afrique – L’ancien président Macky Sall a accusé le 6 novembre 2024 ses successeurs d’avoir mis le Sénégal dans une « situation catastrophique » par leur inaction depuis leur arrivée au pouvoir, dans une lettre publiée mercredi en vue des législatives du 17 novembre.

Une lettre pour s’adresser aux Sénégalais : voilà comment l’ancien président Macky Sall, tête de liste pour un mandat de député à l’Assemblée nationale le 17 novembre prochain, a choisi de s’adresser à ses électeurs potentiels. Car celui qui était président il y a encore 8 mois fait campagne à distance depuis le Maroc, où il vit, avec une lettre sous forme de bilan et de programme de campagne.

Dans cette longue adresse publiée dans tous les médias, Macky Sall affirme avoir laissé un pays en bon état de marche, avec « un taux de croissance positif », et écouté sur la scène internationale.

Un héritage qui, 8 mois après l’arrivée des nouvelles autorités au pouvoir, serait « gravement menacé », selon Macky Sall. Et ce dernier de citer en vrac : une « économie en berne » avec des milliers d’ouvriers du bâtiment au chômage selon lui, la note souveraine du Sénégal dégradée suite à des affirmations « sans fondement » du gouvernement…

Enfin, Macky Sall fustige « le populisme », « la manipulation » et « la parole stérile » comme méthode de gouvernance des nouvelles autorités.

Autant de « dérives », selon l’ancien président, qui expliquent son choix de revenir en politique et qui, dans cette lettre, fait 7 promesses de campagne : entre autres celle de former un gouvernement d’union nationale si sa coalition devait être élue, de convoquer des assises de la réconciliation, ou encore de réduire le train de vie de l’État qui est aussi l’une des promesses du parti au pouvoir.

« Macky Sall n’a qu’à rentrer au Sénégal et battre campagne »

Du côté des partisans de Macky Sall, cette lettre est un acte de « clairvoyance » et on appelle à un sursaut citoyen pour voter pour l’opposition. La lenteur des promesses du pouvoir, c’est le principal argument de campagne de l’opposition.

Le parti au pouvoir, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), de son côté, dénigre la méthode : celle de faire campagne à distance, via des courriers, plutôt que de revenir au pays. « S’il veut dire quelque chose aux Sénégalais, il n’a qu’à rentrer au Sénégal et battre campagne », rétorque Ayib Daffé, candidat du Pastef, pour les législatives.

« La situation économique difficile est forcément un héritage de l’administration précédente », a commenté, de son côté, Amadou Ba, tête de liste à Thiès qui accuse Macky Sall d’être « hors-sol ».

Se pose, in fine, la question de la portée de cette lettre, publiée dans tous les médias, mais qui est assez académique, bien éloignée des discours habituels de campagne et qui pourrait donc rater sa cible, selon un analyste politique.

Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff

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