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Le Grand Pillage: La Mauritanie Saigne

Enquête Spéciale De ESSADA

Enquête Spéciale De ESSADA

« Comptez les camions », murmure Sidi, ouvrier portuaire, pendant que les navires chinois chargent le minerai de fer à minuit. « Comparez avec les registres officiels. Les chiffres ne correspondent jamais.»

Jeudi dernier, j’ai observé 32 camions déverser leur cargaison rouge. Les documents portuaires n’en mentionnaient que 18.

Cet écart reflète dix ans de pillage du secteur minier mauritanien. En fouillant les archives poussiéreuses des ministères, en écoutant les lanceurs d’alerte terrifiés, en suivant les pistes des morts, nous avons découvert une vérité brutale. Les pertes minières ont explosé:

2014: 320 millions d’euros évaporés. Cinq affaires de corruption majeures.

2018: 780 millions disparus. Dix-huit scandales étouffés.

2023: 1,5 milliard volé. Vingt-huit dossiers. Aucune condamnation.

« Creusez plus profond », insiste l’ancien inspecteur Ahmed, aujourd’hui exilé. Ses dossiers révèlent l’ampleur du désastre.

Les exportations non déclarées ont grimpé en flèche. Les navires chinois partaient lourds, arrivaient légers. Les traces administratives s’évaporaient.

2014: 15% des minerais manquants

2023: 42% volatilisés

Total détourné: 8,67 milliards d’euros. De quoi reconstruire chaque hôpital, école, route du pays.

« Mon village boit de l’eau empoisonnée », témoigne Mariam, malade du cancer. « Leurs pots-de-vin ont tué ma famille. »

2023, année noire. Trois constats accablants:

La fraude maritime explose. Les registres portuaires mentionnent des navires à moitié vides. Les photos satellites les montrent surchargées.

Les permis miniers bradés. Valeur réelle: des milliards. Prix de vente: des millions. L’argent disparaît offshore.

Les amendes environnementales s’évaporent. Les entreprises polluent librement. Les villages meurent lentement.

Certains résistent. La jeune avocate Aminata risque sa vie pour rassembler des preuves. Sidi compte les camions à minuit. L’ancien ministre Ahmed écrit ses mémoires depuis l’exil.

Leurs propositions:

Traçage numérique des minerais. Contrôle villageois des mines. Protection des lanceurs d’alerte. Emprisonnement des corrompus.

Coût? 120 millions d’euros.

Économies? Plus d’un milliard par an.

« Le changement ou la mort », dit Mariam, serrant ses factures d’hôpital. « Nos enfants méritent mieux. »

Ce soir, d’autres camions roulent vers le port. D’autres mensonges remplissent les registres. D’autres richesses saignent.

Nous connaissons désormais la vérité. La question demeure: Qui arrêtera le pillage? Depuis les champs de la mort minière mauritanienne!

 

 

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