Aujourd’hui, malgré le fait que les lignes commencent à bouger, la condition de la femme n’est guère reluisante.
Mais toujours est-il que les raisons d’espérer existent et les efforts se poursuivent.
C’est justement dans ce cadre que s’est tenu récemment à Dakar le forum des Medias sur l’élimination des violences faîtes aux femmes et aux filles en Afrique(VFFF) organisé à Dakar du 4 au 6 décembre, par Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN), avec l’appui de ONU Femmes et le Fonds français MUSOKA.
En effet, le REMAPSEN s’est positionné depuis quelques années comme acteur important dans la sensibilisation sur les questions de santé et d’environnement.
Quant à ONU Femmes, elle aide les Etats membres dans la mise en place des protocoles. Elle appui aussi les gouvernements dans la budgétisation des lois, appuie les mouvements de femmes et œuvre pour la transformation des normes sociales.
Il s’agit en effet d’un combat herculéen car selon Ndèye Khady Babou médecin spécialiste en santé et responsable développement stratégique et partenariats Afrique de l’Ouest chez Equipop (Sénégal), seuls 8% des femmes sont autonomes, en ce qui concerne leur sexualité. Elle a ajouté qu’en Afrique 70% des femmes ne sont pas autonomes économiquement. Selon elle, il faudrait 150 ans, avec des efforts palpables pour arriver à l’égalité Hommes/Femmes en Afrique.
En effet, le Gap entre les 2 sexes s’explique par un contexte de crise multiforme en Afrique. Il y a l’augmentation des violences contre les femmes en temps de guerre. La crise sanitaire du Covid a aussi accentué les problèmes :recul de la lutte contre le VIH Sida ; augmentation des décès maternels, de la mortalité néonatale et recul de la vaccination enfantine.
Il y a aussi la question de la justice climatique avec la nécessité de prendre en compte les femmes rurales qui représentent 90% de l’effectif pour la production des cultures vivrières.
Le combat est ardu comme l’a souligné Dr Djeynaba Ndao Chargée de Projets Genre et Santé Sexuelle et Reproductive au Bureau Régional de ONU Femmes basé à Dakar.
Selon elle, l’autonomisation de la femme ne fait pas partie de notre culture.
Et d’ajouter qu’on a besoin de plus de masculinité positive pour faire avancer cette question.
Des initiatives dans ce sens existent ça et là comme en RDC et au Mali où plus de 6000 jeunes ont été formés à la masculinité positive.
La presse doit aussi jouer sa partition en faisant parler les acteurs et les victimes. C’est pourquoi les journalistes doivent être formés à mieux couvrir les questions liées aux VFFF.
Il y a aussi la nécessité de développer des campagnes de sensibilisation et de créer des contenus pour permettre au public de mieux comprendre toutes les initiatives.
Cela dénote de l’importance pour les medias de nouer des partenariats régionaux
Il s’agit de mettre les femmes au cœur de l’agenda médiatique mais aussi d’associer les réseaux de journalistes dans l’élaboration des projets.
A noter enfin, qu’au sortir de ce forum, une charte et un plan d’action régional élaborés par le REMAPSEN ont reçu l’aval de ONU Femmes.
Et il y a effectivement du pain sur la planche car à quelques encablures de 2030, seuls 2 indicateurs de l’ODD 5(autonomisation des filles et des femmes) sont proches de la cible.
Bakari Gueye