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La Société Générale cède sa filiale en Mauritanie : une page se tourne dans le secteur bancaire

La Société Générale poursuit son désengagement progressif du continent africain en annonçant, via un communiqué du consortium Enko Capital-Oronte, la cession de sa filiale mauritanienne. Après le Maroc et la Guinée, c’est désormais la Mauritanie qui voit un changement dans l’actionnariat de cette banque, présente depuis près de deux décennies dans le pays.

Un désengagement attendu

Ce n’est pas la première tentative de cession de la Société Générale en Mauritanie. En 2022, un accord avait été trouvé avec Coris Bank, mais l’opération avait été bloquée par les autorités mauritaniennes. Cette fois, l’accord signé avec le consortium Enko Capital-Oronte pourrait enfin aboutir, sous réserve de l’approbation des régulateurs locaux.

Le consortium en question réunit deux acteurs majeurs de la finance africaine. Enko Capital, dirigé par les frères Alain et Cyrille Nkontchou, gère des actifs de plus d’un milliard de dollars, tandis qu’Oronte est représenté par Bastien Ballouhey, un vétéran du secteur bancaire mauritanien et président du conseil d’administration de la Société Générale Mauritanie depuis 2007.

Une ambition affirmée pour le développement local

Les nouveaux investisseurs annoncent vouloir insuffler une nouvelle dynamique à la Société Générale Mauritanie (SGM). Ils ambitionnent de diversifier les produits bancaires, de moderniser les services et d’appuyer les secteurs stratégiques de l’économie mauritanienne, à savoir le gaz, les mines, l’agriculture et la pêche. Cyrille Nkontchou a notamment déclaré :

« La modernisation, l’innovation financière et la diversification des produits seront au cœur de notre stratégie pour faire de la SGM un leader local opérant selon les standards internationaux. »

Bastien Ballouhey, quant à lui, souligne l’importance de cette acquisition dans le contexte économique mauritanien :

« Avec son potentiel minier et gazier, ses secteurs agricoles et halieutiques prometteurs, la Mauritanie est en plein essor. Cette opération vise à positionner la banque comme un moteur clé du développement économique du pays. »

Une transition sous surveillance

Malgré ces ambitions affichées, l’opération doit encore être validée par les autorités financières mauritaniennes, une étape cruciale qui pourrait prendre plusieurs mois. Ce type de cession n’est jamais exempt de risques, et les observateurs se demandent si la nouvelle direction parviendra à concilier les exigences locales et internationales tout en maintenant la confiance de la clientèle.

Par ailleurs, le contexte bancaire mauritanien, marqué par des défis en matière de gouvernance et d’accès au crédit, exigera une stratégie claire et des investissements ciblés pour accompagner les besoins d’une économie en transformation.

Perspectives pour le secteur bancaire mauritanien

Si cette cession est finalisée, elle pourrait marquer un tournant dans l’évolution du secteur bancaire mauritanien. En effet, la présence d’un consortium aussi expérimenté que celui d’Enko Capital-Oronte pourrait non seulement moderniser les services, mais également attirer d’autres investissements internationaux dans le pays.

En attendant, les regards restent tournés vers les régulateurs et la capacité des nouveaux propriétaires à honorer leurs engagements tout en relevant les défis d’un marché bancaire en mutation.

Mauriweb

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