Les prix du poulpe en forte hausse en raison de captures réduites au Maroc et en Mauritanie
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Barlamane — La campagne hivernale de pêche au poulpe au Maroc et en Mauritanie s’accompagne d’une envolée des prix, conséquence d’une météo capricieuse et d’une prédominance de spécimens de petite taille dans les débarquements.
Cette situation suscite des inquiétudes tant chez les industriels que chez les exportateurs, alors que la demande internationale, notamment en provenance d’Asie et d’Europe, demeure soutenue, a appris Barlamane.com d’opérateurs locaux.
Les conditions météorologiques défavorables ayant marqué le début de la saison ont entraîné une réduction significative des captures, perturbant le rythme des débarquements dans les principaux ports des deux pays.
Au Maroc, le quota alloué pour cette saison, fixé par l’Institut national de recherche halieutique (INRH), reste inchangé, mais les volumes effectivement pêchés s’avèrent bien inférieurs aux prévisions initiales.
“Nous observons une baisse notable des rendements en particulier dans les zones habituellement les plus poissonneuses du Sahara atlantique”, a indiqué un expert du secteur basé à Dakhla.
Les temps sont durs
En Mauritanie, où l’exploitation du poulpe constitue une source essentielle de devises, la situation n’est guère plus favorable.
Les flottilles locales, affectées par des conditions de mer difficiles, peinent à atteindre les niveaux de captures escomptés. “Le marché est sous tension et les prix à l’exportation ont augmenté de plus de 30 % depuis le début de l’année”, a précisé la même source.
Ce déséquilibre entre l’offre et la demande se traduit par une flambée des prix sur les marchés internationaux où le Maroc et la Mauritanie comptent parmi les principaux fournisseurs.
Le Japon, l’Espagne et l’Italie, grands consommateurs de poulpe, sont particulièrement affectés par cette hausse tarifaire. “Les industriels japonais ont déjà commencé à ajuster leurs approvisionnements mais les tensions persistent”, a-t-on confié.
Au-delà des aléas climatiques, certains acteurs pointent également des facteurs structurels susceptibles d’aggraver la rareté du stock disponible. Les pratiques de pêche illicite, le braconnage dans les eaux territoriales et la pression accrue sur la ressource sont autant d’éléments qui fragilisent l’équilibre du secteur.
Dans ce contexte, les autorités des deux pays pourraient être amenées à réévaluer leurs stratégies de gestion des quotas et à renforcer les dispositifs de surveillance pour préserver la pérennité de la filière.