21 février, Journée internationale de la langue maternelle : « 2025 : 25 ans d’efforts pour préserver les langues maternelles et leur diversité »
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À l’instar de la communauté internationale, les associations culturelles nationales ARPRIM, AMPLCS et APROLAWO célèbrent chaque année la Journée internationale de la langue maternelle afin de promouvoir l’utilisation des langues maternelles à l’école, encourager la diversité linguistique et culturelle, et renforcer l’unité nationale.
La célébration de cette année met en avant « l’urgence d’accélérer les progrès en matière de diversité linguistique afin de construire un monde plus inclusif et durable d’ici 2030 ». En Mauritanie, elle intervient dans un contexte marqué par :
La première année de préparation de la réintroduction de toutes nos langues nationales à l’école. Cette décision, saluée par les associations, repose sur la conviction que l’utilisation de la langue maternelle facilite l’apprentissage, améliore la compréhension des concepts de base et réduit le taux d’abandon scolaire.
Elle renforce l’identité culturelle, favorise l’inclusion sociale et prépare mieux les enfants à l’apprentissage des langues secondes. Dans un pays multilingue comme la Mauritanie, une éducation multilingue fondée sur la langue maternelle garantit une meilleure équité et une intégration harmonieuse des élèves dans le système éducatif.
L’utilisation des langues nationales Pulaar, Soninke et Wolof dans la communication officielle du pays à travers la plateforme numérique de l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI). Toutefois, cette mesure qui constitue une avancée importante, doit être renforcée par la formation des professionnels des médias à la maîtrise des langues nationales et aux techniques du journalisme numérique, ainsi que par l’harmonisation des normes linguistiques.
En outre, pour assurer une meilleure présence des langues nationales dans les médias, il est essentiel de garantir la diversité linguistique, de protéger le temps d’antenne qui leur est dédié et d’assurer une répartition équitable des programmes entre les quatre langues nationales.
Aujourd’hui plus que jamais, les associations culturelles se sentent confortées et encouragées par les résultats des recherches en sciences de l’éducation relatives aux théories de l’apprentissage, qui démontrent que l’emploi de la langue maternelle de l’apprenant est crucial pour un apprentissage efficace, comme l’a confirmé notre propre expérience. Celles-ci aboutissent à une même conclusion : les enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle.
Les associations culturelles nationales :
– Conscientes de la nécessité d’adopter une éducation multilingue, convaincues que « la mondialisation et les idéaux démocratiques suggèrent que les élèves doivent maîtriser couramment, outre leur langue maternelle en premier lieu, des langues internationales et régionales afin d’avoir accès à une société plus large et de participer de manière pertinente au monde dans lequel ils vivent » ;
– Confortées par le succès de l’expérimentation menée par l’ex-ILN sur l’enseignement en Pulaar, Soninke et Wolof, comme l’ont attesté les évaluations du BREDA-UNESCO et de notre propre ministère de l’Éducation nationale, qui ont recommandé sa généralisation à l’école ;
Recommandent à l’État mauritanien :
– De procéder à une généralisation rapide de l’enseignement en langues nationales dans une optique d’éducation pour tous, de qualité, équitable et inclusive.
– D’officialiser les langues nationales Pulaar, Soninke et Wolof, une option décisive et nécessaire à la réussite de l’enseignement en langues nationales.
Nouakchott, le 21 février 2025
La Coordination des Associations