Appel à une véritable conférence nationale sur l’unité nationale

À Son Excellence Monsieur le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani,
À l’ensemble de son gouvernement,
Aux officiers supérieurs de l’armée, de la gendarmerie, de la garde et de la police,
Aux notables, aux personnalités religieuses et coutumières,
Aux hommes, aux femmes et aux jeunes de Mauritanie,
Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous.
C’est après la prière d’El Fajr, ce vendredi 14 du mois béni de Ramadan, dans la mosquée de notre Prophète Mohamed (paix et salut sur lui), que cette inspiration m’est venue, tel un souffle divin. Je l’assume pleinement et la partage avec vous aujourd’hui, car il en va de l’avenir de notre pays.
L’UNITÉ NATIONALE : UN TRÉSOR MENACÉ
La question de l’unité nationale pèse lourdement sur nos esprits. Trop souvent, elle est utilisée tantôt comme un simple slogan pour séduire les foules, tantôt comme un étendard pour défendre des intérêts partisans. Pourtant, elle demeure notre plus grande richesse et la garantie de notre avenir commun.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une réalité alarmante : notre unité nationale est dangereusement menacée. Nous ne pouvons plus détourner le regard.
UNE EXCLUSION INJUSTIFIABLE
Comment peut-on parler d’unité quand trois composantes nationales sur quatre se sentent exclues de la gestion du pays ?
• Quand leurs enfants se voient systématiquement refuser l’accès aux écoles prestigieuses de la République ?
• Quand ils sont absents des nominations ministérielles décidées chaque mercredi au Palais ?
• Quand ils ne détiennent presque aucun pouvoir économique national ?
• Quand ils restent à l’écart du pouvoir judiciaire et des autres institutions essentielles de l’État ?
• Quand l’image de la Mauritanie est réduite, à l’extérieur, à une seule communauté ?
Non ! Il est temps de nous réveiller. Nous devons reconnaître que notre pays est assis sur une bombe à retardement, et que chaque acte d’exclusion envenime davantage notre tissu national.
EXCLUSION TERRITORIALE : VILLES SÉGRÉGATÉES
Le plus grave et le plus hallucinant, c’est que nous assistons à la création de villes exclusivement réservées aux membres d’une seule communauté et à leurs officiers supérieurs dans d’autres corps. À l’image du Cap en Afrique du Sud durant l’apartheid, une nouvelle ville émerge sur la route de l’aéroport Oum Touensi, juste après le centre émetteur sur la droite.
Cette initiative ne fait qu’accentuer la fracture sociale et renforce l’isolement de ceux déjà marginalisés, contribuant ainsi à la dégradation de notre unité nationale.
UN MOMENT HISTORIQUE : LE TEMPS DU CHANGEMENT EST VENU
La Mauritanie est aujourd’hui à l’aube d’une transformation majeure, avec l’exploitation imminente du gaz, du pétrole et d’autres ressources stratégiques. Ces richesses attireront des convoitises et pourraient accentuer les tensions si elles ne sont pas gérées dans un esprit d’équité et de justice. Allons-nous permettre à notre nation d’être déchirée par l’injustice et l’exclusion, au risque de voir se lever la révolte des composantes déjà fragilisées ?
LES SOLUTIONS : ORGANISONS UNE VÉRITABLE CONFÉRENCE NATIONALE POUR LA RÉCONCILIATION
Face à cette situation critique, je propose d’organiser une Conférence Nationale pour l’Unité et la Réconciliation, un dialogue inclusif et approfondi qui devra aborder les axes suivants :
1. Réforme du système éducatif : garantir l’égalité d’accès aux établissements prestigieux et aux concours nationaux pour tous les Mauritaniens, sans distinction d’origine.
2. Rééquilibrage des nominations : assurer que les postes de responsabilité au sein du gouvernement et de l’administration reflètent la diversité de notre nation.
3. Répartition équitable des richesses : mettre en place des mécanismes transparents pour que les secteurs stratégiques (gaz, pétrole, mines) profitent à l’ensemble du pays.
4. Réforme de la justice : instaurer un système judiciaire véritablement indépendant et accessible à tous.
5. Renforcement du dialogue intercommunautaire : impliquer toutes les composantes nationales sous l’égide des chefs religieux et coutumiers pour favoriser la réconciliation.
6. Reconnaissance des injustices passées et présentes : ouvrir un débat honnête sur les erreurs commises pour mieux guérir et avancer ensemble.
CONCLUSION : UN CHOIX HISTORIQUE POUR NOTRE AVENIR
Nous avons une responsabilité historique envers nos enfants et petits-enfants. Allons-nous leur léguer une nation fragmentée et marquée par l’exclusion, ou allons-nous, ensemble, bâtir une Mauritanie juste, unie et prospère ?
Le choix nous appartient. Je lance aujourd’hui un appel à tous les Mauritaniens, sans distinction d’ethnie ou de classe sociale, pour exiger la tenue immédiate d’une Conférence Nationale. Agissons avec courage, dignité et en tant que véritables citoyens de cette nation.
Avant de clore ce message, je tiens à rendre hommage à mon père, Hamady Soma, dont le nom doit être ressuscité dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu de son vivant. Paix et salut sur lui.
Que Dieu guide nos pas vers la justice, la paix et l’unité.
Ba Alassane
Hamady Soma
dit Balas