ActualitéMauritanieOpinion

Lettre ouverte à Son Excellence Mohamed Ould Cheikh GHAZOUANI

Objet : Nos suggestions relatives à la situation dramatique des finances publiques de notre voisin et frère, le Sénégal

Le nouveau Pouvoir du Sénégal, pays musulman, voisin, frère et partenaire-associé ( exploitation Gaz -OMVS..) vient de découvrir un lourd héritage financier, légué par ses prédécesseurs. Les résultats révélés dans le rapport d’ audit des finances publiques sénégalaises, publié par la Cour des comptes, viennent d’ être confirmés par le Fonds Monétaire International.

Les constats et les conclusions concordants des deux Institutions font état d’une situation financière catastrophique.

« À la fin de l’année 2023, l’encours total de la dette représentait 99,67 % du produit intérieur brut (PIB) , selon le rapport de la Cour. Ce chiffre est bien au-delà de celui de 74,41 % précédemment annoncé par le gouvernement. De plus, la Cour des comptes a recalculé les déficits pour l’année 2023, passant ainsi de 4,9 % annoncé à 12,3 % du PIB, soit 2 291,00 milliards de F CFA. »

Ces chiffres suffisent, à eux seuls, pour mesurer l’ampleur du drame.

On sait que la moyenne africaine, jugée trop élevée, prévue pour 2025, selon les estimations de l’agence Ecofin, sera de l’ordre de 64,3%.

Cette situation rappelle celle de la dette de notre pays en 2019, dont le niveau par rapport au Pib était exactement identique à celui affiché aujourd’hui par le Sénégal. Les conséquences de ces graves déséquilibres, de l’état délabré des finances publiques, seront dramatiques pour ce pays et même et même ses partenaires:

– sur le financement: capacité et coût d’endettement du Sénégal;

– sur ses investissements futurs;

– sur le pouvoir d’achat des citoyens et des fonctionnaires;

– sur l’emploi;

– sur l’immigration;

– et pourraient conduire à une grave récession économique

Etc ….

Les conséquences négatives, du fait de l’enchevêtrement et l’interdépendance de nos économies, ne peuvent que se répercuter directement sur notre pays. J’ occulte les conséquences judiciaires et politiques sénégalo- sénégalaises de cette affaire. En revanche, je ne peux que vous présenter les suggestions ci-après :

1- Exprimer, par la voix du Président de la République, notre solidarité au peuple et au Pouvoir sénégalais face à cette épreuve. Nous sommes bien placés pour mesurer sa portée et ses conséquences, les ayant vécus nous- mêmes depuis 2019 (six années.)

2- Étudier les mesures à prendre pour en atténuer les effets néfastes sur notre pays; et en concertation avec eux, les mesures à prendre ensemble pour nos intérêts communs..

3- Leur communiquer notre expérience récente dans ce domaine ( annulation de la dette Koweïtienne, renégociation de la dette bilatérale et de nouveaux financements, réduction de la dette publique par rapport au PIb.)

4 – Lancer, par la voie de notre Président, un appel aux pays africains et à la Communauté internationale pour venir en aide au Sénégal sinistré financièrement et économiquement. Il s’agit en réalité, de ce qui n’est autre qu’un séisme ( une charge de 7 milliards de dollars Imprévue et inattendue, non comptabilisée qui tombe brutalement du ciel et qui vient alourdir le passif d’un pays. Un vrai séisme économique et financier !

5- Plaider auprès des partenaires mondiaux, par la voix de notre Président, pour un rééchelonnement de la la dette du Sénégal, au lieu de le punir ou de sanctionner ses nouvelles autorités qui ont joué la transparence, sans avoir commis de faute de gestion,

6- La Mauritanie doit ici jouer son rôle d’antan de trait d’union et de facilitateur entre les pays arabes du Golf – bailleurs de fonds – et l’Afrique, le Sénégal dans le cas d’espèce.

Sachons donner avant de recevoir.

Sachons, créer, développer et fortifier des amitiés.

Mohamed ould Mohamed El Hacen

Président Fondateur Institut 2IRES

31/3/2025

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page