
Dans le cadre de la journée mondiale de la santé, le Réseau des Medias Africains pour la Promotion de la Santé et l’Environnement (REMAPSEN) a organisé jeudi 17 avril en partenariat avec le Bureau Régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, un wébinaire sous le thème : «
La santé maternelle néonatale et infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC).
80 journalistes du REMAPSEN représentant les différentes régions du continent, ont assisté à cette vidéoconférence animée par 3 panélistes, en l’occurrence Dr Tomomi Kitamoura, spécialiste en santé au bureau régional de l’UNICEF, le Pr Mariam Sylla Présidente de l’association des pédiatres francophones et le Pr Faye Moctar, vice président de l’association néonatale africaine.
Dans son intervention Dr Tomomi a avancé des chiffres alarmants qui mettent en exergue la situation peu reluisante de la santé néonatale en AOC. En effet, en 2023, près de 4,8 millions d’enfants de moins de 5 ans ne pouvaient pas survivre dont la majorité en AOC.
Et les principales causes de décès sont le paludisme, les infections respiratoires, la diarrhée, la prématurité et l’asphyxie.
Et, pourtant selon Mme Timomi qui est pédiatre de nationalité japonaise, spécialisée en Néonatologie, et qui a travaillé comme Chercheuse pour la SMNE à Madagascar et au Laos, et comme experte en SMNE de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA) au Laos et au Cambodge, tous ces morts peuvent être évités avec des soins simples et traitables.
C’est aussi l’avis du Pr Mariam Sylla, pédiatre au CHU Gabriel Touré de Bamako et Présidente de l’association des pédiatres francophones.
Promouvoir les soins essentiels aux nouveau-nés
Dans sa présentation sur les soins essentiels aux nouveau-nés (SENN), ceux-ci sont définis comme un ensemble des soins préventifs ou curatifs planifiés et correctement mis en en œuvre avant la grossesse, au cours de la grossesse, au cours de l’accouchement et dans la période néonatale visant à assurer au nouveau-né une survie de qualité.
Ces soins commencent avant la naissance et consistent à expliquer à la femme qu’il est nécessaire de faire 8 contacts dont 4 visites : 1er trimestre : une visite et un contact. 2ème trimestre : une visite et deux contacts.
3ème trimestre : deux visites dont une au 9ème mois et cinq contacts.
Ainsi, faudrait-il assurer les les soins préventifs : faire vacciner la femme ;faire la prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) ;Prévention du paludisme ; Prévention de l’anémie ; donner des conseils sur l’hygiène alimentaire et sur la planification familiale.
Il faut ensuite préparer l’accouchement avec un plan d’accouchement ; respecter les 5 propres, protéger l’intimité de la future mère; Préparer l’environnement et le matériel; Respecter les mesures d’hygiène.
Les soins essentiels au nouveau-né ont pour objectifs de s’assurer que le nouveau-né est bien portant (maintient sa température, respire normalement, s’alimente bien, gagne du poids normalement).
Détecter les signes de danger ; Conseiller la mère et la famille sur les soins pour le nouveau-né ; Planifier les soins continus.
Les composantes des SENN se déclinent comme suit: les soins de 0-90 min suivant la naissance ou soins immédiats; les soins de 90 min jusqu’à 6 heures; les soins avant la sortie de la maternité et les soins de la sortie de la maternité jusqu’à 6 semaines.
Et Dr Sylla de conclure que les soins essentiels au nouveau-né sont les soins les moins couteux, les plus bénéfiques, les plus équitables permettant non seulement la réduction de la mortalité maternelle et néonatale mais aussi l’atteinte d’objectifs du développement durable.
Privilégier les soins kangourou
Selon le Pr Pape Moctar Faye du centre hospitalier Albert Royer et de l’UCAD de Dakar et vice-président de l’association neonatal africaine, on a enregistré selon les derniers chiffres 2, 3 millions de décès néonataux dont 1,1 million en Afrique.
L’objectif dit-il est d’atteindre un taux de 12/1000 à l’horizon 2030. Mais souligne-t-il, il va falloir agir en promouvant les soins Kangourou (soins de peau à peau). Il faut aussi metre en place des unites de néonatologie dans au moins 80% des districts afin d’arriver à une reduction drastique de la mortalité.
Le Dr Faye préconise également le principe de 0 séparation Mère/Enfant en augmentant le nombre de centre de soins mere/Nouveau-né.
Il y a aussi dit-il la nécessité de créer des unites de néonatologie de soins intensifs specialises.
Toutes ces questions ont été abordés avec les journalists don’t la contribution en terme de plaidoyer pour la reduction de la mortalité neonatal a été jugée cruciale par les different panélistes.
Bakari Gueye