Premier ministre : La présence de défis majeurs dont le défi humain dans la région du Sahel est préoccupante
Le Premier ministre M. Mohamed Ould Bilal a affirmé lors de l’ouverture mardi matin à Nouakchott, des travaux de la cinquième session ordinaire du Comité de pilotage régional du projet sur l’autonomisation des femmes et le retour démographique dans la région du Sahel (SWEDD), que cette région n’a jamais fait face à des défis sécuritaires aussi préoccupants : la présence du défi humain reste la plus forte, car la région connaît l’un des taux de croissance démographique les plus élevés de la planète et les indices de développement humain parmi les plus bas du monde.
Dans un discours prononcé pour la circonstance, le Premier ministre a souligné que les engagements électoraux du Président de la République, Son Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, placent au cœur de leurs objectifs, les préoccupations et les défis sur lesquels le projet d’autonomisation des femmes et de dividende démographique a été établi dans la région du Sahel.
Voici le texte intégral du discours :
« Excellence Madame Pr. Mariatou KONE, ministre de la Solidarité, de la Cohésion sociale et de la Lutte contre la Pauvreté de la République sœur de Côte d’Ivoire, Présidente du Comité régional de pilotage du projet SWEDD,
– Excellences Mesdames et Messieurs les ministres, membres du Comité régional de pilotage,
– Monsieur le Représentant de l’Union Africaine,
– Monsieur le Directeur régional du Fonds des Nations Unies pour la Population,
– Monsieur le Représentant de la Banque mondiale,
– Monsieur le Directeur général de l’Organisation Ouest-africaine de la Santé,
– Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers du projet,
– Honorables invités ;
– Mesdames et Messieurs,
C’est un honneur pour moi de participer à cette 5ème Session ordinaire du Comité régional de Pilotage du projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD), et de souhaiter la bienvenue aux pays frères du Bénin, du Cameroun et de la Guinée, devenus membres à part entière.
Cette large participation, de haut niveau, dénote de l’unanimité qui se dégage autour d’un projet qui constitue un bel exemple d’intégration régionale.
C’est donc avec plaisir que je m’adresse à vous, pour l’occasion, afin de vous remercier de votre engagement et des efforts déployés pour la réussite de cette session ; un réel motif de satisfaction et surtout d’espoir que je tiens à saluer ici.
Mesdames, Messieurs
Notre région sahélienne ne connaît pas que les défis sécuritaires qui nous angoissent ; le défi humain y est bien plus présent : un taux de croissance démographique des plus élevés sur la planète, et des indices de développement humain parmi les plus bas.
La croissance économique qui y est enregistrée est donc totalement engloutie par la démographie galopante. En effet, les projections montrent que la population de la région du Sahel pourrait doubler en 20 ans, passant de 80 millions aujourd’hui à 160 millions d’habitants en 2040.
Parallèlement, des dizaines de milliers de femmes meurent chaque année de causes bien évitables, liées à la grossesse et à l’accouchement, et des millions d’enfants (surtout des filles) ne connaissent pas le chemin de l’école.
Ce Projet SWEDD, créé par nos États pour faire face à ces défis multiples, avec l’appui de nos Partenaires techniques et financiers (en particulier la Banque Mondiale et le Fonds des Nations Unies pour la Population), se doit donc de définir et de mettre en œuvre l’approche appropriée qui nous permettra de transformer le fardeau démographique en opportunité réelle de développement, tout en atténuant les inégalités liées au genre.
En effet, la modification de la pyramide des âges de nos populations avec l’augmentation significative du nombre des personnes en âge de travailler, peut constituer une réelle opportunité de développement, à condition que soient mises en œuvre, parallèlement, des politiques volontaristes et efficaces au niveau de l’éducation, de la santé et de l’emploi des jeunes.
Mesdames, Messieurs
Cette rencontre nous donne l’occasion non seulement de faire un bilan de mise en œuvre du projet pour l’année 2020 et de dégager les perspectives pour 2021, mais encore de mesurer ce bilan dans sa globalité.
Au titre de ce bilan, force est de constater qu’un début de changement des mentalités est déjà bien perceptible, avec la première phase du Projet depuis 2015, notamment la tendance à la baisse de l’indice synthétique de fécondité et du taux de mortalité maternelle d’une part, la hausse de la prévalence contraceptive et du taux moyen de scolarisation effective dans les zones d’intervention du projet d’autre part. C’est forts de ces résultats encourageants que nous abordons la seconde phase du projet, celle de l’intensification des interventions dans tous les pays.
Dans ce cadre, je vous engage à tout mettre en œuvre pour que l’autonomisation des femmes soit une dimension centrale, effective et pérenne dans toutes les politiques et stratégies de développement.
Je tiens à rappeler à ce propos qu’en Mauritanie, les engagements électoraux de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, placent au centre de leurs objectifs, les préoccupations et les défis qui sont à la base de la création du SWEDD. Des problématiques qui ont été reprises et déclinées en détail dans le programme du Gouvernement, et qui sont en train de connaître leur concrétisation sur le terrain.
Excellences Mesdames et Messieurs
J’ose espérer, compte tenu des enjeux et des espoirs, que cette session constituera un pas important sur la voie du développement durable à travers l’autonomisation des femmes dans notre ensemble sahélien.
Et je saisis cette occasion pour adresser mes sincères remerciements au Professeur Mariatou KONE pour son engagement, son grand sens du leadership et les excellents résultats enregistrés au cours de sa présidence du Comité régional de pilotage du SWEDD. Le Gouvernement mauritanien sera ravi de lui témoigner directement de cette reconnaissance dès que les conditions sanitaires le permettront.
Je ne saurais terminer sans adresser nos vifs remerciements au Groupe de la Banque Mondiale pour son engagement constant à nos côtés.
Nos remerciements vont aussi à l’adresse du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et à l’Organisation Ouest-africaine de la Santé (OOAS) pour leur appui technique louable dans la mise en œuvre du projet.
Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte la 5ème Session ordinaire du Comité Régional de Pilotage du projet SWEDD.
Je vous remercie.»