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Fuite des épreuves du concours de l’ENI

Les épreuves du concours de recrutement des instituteurs organisé ce week-end ont fuité. Les réponses de deux épreuves se sont retrouvées très tôt sur les réseaux sociaux permettant ainsi une triche à grande échelle des candidats qui ont profité de l’aubaine.

Ce énième scandale qui vient de secouer le ministère de l’éducation en dit long sur le laisser aller au sein d’un système éducatif qui est a bord de l’écroulement.

Ce scandale vient alimenter la vive polémique sur le manque de transparence dans les concours, une polémique qui secoue depuis plusieurs jours la scène nationale avec pour champ de bataille les réseaux sociaux.

Le ministère de l’éducation par l’entremise de la Commission Nationale des Concours (CNC) a démenti la fuite des sujets mais a décidé paradoxalement de recommencer les épreuves concernées.

Un tel gâchis s’explique en grande partie par l’organisation opaque des concours et notamment par le choix des surveillants et des correcteurs sur des bases le plus souvent pas objectives.

L’intérêt mercantile prime le plus souvent sur la qualité de l’organisation. En effet le personnel coopté pour l’organisation du concours l’est en grande partie sur commande.

Les liens de parenté et de connaissance sont mis en avant au détriment du sérieux et de la qualité des personnes selectionnées.

Et le résultat est toujours sans appel : un fiasco dans l’organisation qui donne de piètres résultats.

Ce système pervers et bien huilé a un impact négatif sur le résultat final des concours.

Au niveau du baccalauréat par exemple, certains sont chefs de jury à vie, histoire de pouvoir toujours bénéficier du pactole qui y est lié.

Au niveau du Secrétariat des concours on se retrouve le parfois avec des ados tombés du ciel. Tous les moyens sont bons pour pomper à fonds les ressources destinées à l’organisation des concours.

Des instituteurs et des professeurs adjoints se retrouvent ainsi dans les jurys des examens et de correction au niveau de l’enseignement secondaire.

Cette pagaille généralisée contribue à enfoncer davantage un système éducatif qui se présente comme une vache à lait qui ne profite ni aux élèves ni aux enseignants qui viennent d’exprimer leur ras-le-bol en organisant une grève général de 5 jours qui a paralysé le système.

De ce fait les plus hautes autorités doivent secouer d’urgence ce « Mamouth » qu’est le ministère de l’Education, qui a montré ses limites et dont les responsables alignent scandale sur scandale.

Des visites comme celle effectuée ce matin par le premier ministre à l’Institut Pédagogique National (IPN) sont inutiles si elles ne sont pas suivies d’actes forts.

L’IPN par exemple malgré un budget colossal est incapable d’approvisionner nos écoles en manuels scolaires alors qu’une grande partie de sa production se retrouve dans les marchés au vu et au su de tous.

Bakari Guèye

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