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Communiqué du ministère des Affaires économiques sur la gestion de la dette extérieure

AMI – Un communiqué publié par le ministère des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs a souligné que le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a appelé, à travers plusieurs tribunes internationales, à l’épongement de la dette et est devenu l’une des voix les plus entendues dans ce domaine.

Le communiqué, qui est le deuxième du genre dans ce cadre après la déclaration publiée le 20 décembre 2020, a ajouté que le gouvernement a commencé en octobre 2020 à formuler une stratégie de réduction significative de sa dette extérieure, et en décembre 2020 a conclu un contrat avec un bureau d’expertise international spécialisé, Franklin-Phoenix, pour l’accompagner dans ce processus.

Voici le texte intégral de la déclaration N° 02:

«La pandémie entrainée par la Covid-19 a impacté substantiellement l’économie mauritanienne, fragilisant les vies humaines, la santé et les moyens de subsistance de la population.

Pour limiter ses effets, les autorités mauritaniennes ont adopté un ensemble de mesures en urgence, indispensables dans ce contexte : accroissement des dépenses de santé et de services publics connexes, adoption de mesures de soutien aux ménages et aux petites entreprises, soutien à la production nationale par la valorisation du potentiel des secteurs productifs, etc. De tels efforts supposent des ressources extérieures importantes, à travers soit de l’argent frais, soit des aménagements de la dette.

Dans cette dynamique et afin d’éviter un endettement excessif et coûteux pour financer les besoins additionnels entrainés par la pandémie, la Mauritanie a eu recours à des dons et des prêts concessionnels. Les pays du G20 (qui incluent certains des créanciers de notre pays) ont décidé, en avril 2020, d’un moratoire sur le service de la dette pour une période de six mois.

Depuis, cette décision a été renouvelée à deux reprises, et a permis à la Mauritanie de bénéficier d’un report de paiement du service de sa dette pour un montant total de plus 200 M$. Le problème se pose cependant à une échelle beaucoup plus importante, pour la Mauritanie et pour bien d’autres pays africains. C’est dans ce contexte que le Président de la République, SEM Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a entrepris de plaider, sur tous les fora internationaux, pour l’annulation de cette dette, devenant ainsi l’une des voix les plus écoutées à ce sujet.

Au niveau national, le Gouvernement entreprit, dès octobre 2020, d’élaborer une stratégie cohérente de réduction substantielle de sa dette extérieure.

Pour l’accompagner dans ce processus, les services d’un Consortium international, Franklin-Finexem, ont été recrutés en décembre 2020. Un premier communiqué, daté du 20 décembre 2020, a été émis à ce sujet.

En concertation avec tous nos créanciers, et avec les services du FMI et de la Banque Mondiale, ce Consortium a conduit la première phase de sa mission et remis son projet de rapport en avril dernier. Ce rapport, consacré à l’audit de la dette extérieure mauritanienne, a suscité dans un premier temps les commentaires du Gouvernement. Ceux des institutions de Bretton Woods ont été reçus la semaine dernière. Le rapport ainsi finalisé servira de document de référence au dialogue qui sera initié avec nos partenaires pour une restructuration de cette dette.

Il montre un niveau d’endettement de quelques 5 milliards de dollars (avec certaines hypothèses sur la dette passive koweïtienne), une très faible exposition du pays auprès des pays du Club de Paris, une exposition limitée aux pays du G20, et un service de la dette particulièrement lourd au cours des 5 prochaines années.

Depuis le lancement de l’initiative mauritanienne, le G20 et le Club de Paris ont entrepris, en novembre 2020, de mettre en place un cadre commun de traitement de la dette des 73 pays éligibles aux moratoires sur les services de la dette (dont notre pays). Ce cadre est devenu opérationnel en Janvier 2021. Tour à tour, le Tchad, la Zambie et l’Ethiopie ont à ce jour demandé à bénéficier du mécanisme mis en place pour un reprofilage de leurs dettes, et qui consiste à faire participer aussi bien les pays du Club de Paris, que ceux du G20.

Parce qu’elle remplit toutes les conditions d’éligibilité posées, la Mauritanie entend utiliser toutes les options qui lui sont offertes pour atteindre ses objectifs au sujet de sa dette extérieure dans le cadre commun mis en place par le G20 et le Club de Paris, et ensuite, si nécessaire, des négociations bilatérales. C’est ainsi que le Consortium Franklin-Finexem a entamé la deuxième partie de sa mission qui consiste à élaborer, pour chaque créancier, la meilleure stratégie de négociation des termes de la dette. Son rapport est attendu pour le 30 juin 2021».AMI

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