Portrait – Amal Mint Cheikh Abdallahi : La fille de Sidioca, pas une fille à papa !
Farafinainfo – Ce mercredi 26 mai 2021, Mohamed Ould El-Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, a porté son choix sur Amal Mint Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi pour gérer le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Cette nomination n’est pas du tout une première en République Islamique de Mauritanie, parce qu’elle avait d’ores et déjà occupé le poste de Chargée de la Communication à la Présidence de la République sous le magistère de son père, le défunt ancien Président de la République.
Ce qu’Amal Mint Cheikh Abdallahi avait ressenti juste après sa nomination en tant que Chargée de Communication à la Présidence de la République Islamique de Mauritanie lors d’un entretien à son bureau non climatisé.
«J’ai ressenti que ma nomination n’était qu’une suite logique de la continuation du travail que j’avais entrepris depuis la campagne électorale. Donc, ce n’était pas une grande surprise pour moi. Parce que j’en avais parlé avec le Président (Sidi Ould Cheikh Abdallahi). Vu le travail que j’avais fait pendant la campagne. Bon, il était, disons, normal que je continue à travailler dans ce cadre. Sachant que j’acquis une certaine expérience lors de la campagne (présidentielle). J’ai, aussi, fait quelques stages en communication et j’essaie de le faire de façon continuelle également. Et je pense que Président, lui-même, a vu le travail que j’ai pu faire. Il en a évidemment mesuré l’ampleur. Il en a voulu que l’on continue l’aventure ensemble. J’en suis honorée. En tout cas, ce travail, je le fais de tout mon possible pour ne pas décevoir le Président de cette confiance placée en moi», avait-elle déclaré dans les colonnes du magazine de la femme africaine et antillaise, AMINA.
«Je ne suis pas là en tant que fille…»
Ce premier entretien s’est déroulé dans son bureau, non climatisé, mais dans la plus grande simplicité et sans complaisance. La preuve entre les lignes de cette question: saviez-vous que votre nomination a fait couler beaucoup d’encre dans la presse locale et de salive chez les Mauritaniens ?
«Oui, j’ai appris les échos et j’ai également lu quelques articles. Je comprends que certaines personnes puissent être frustrées que le Président nomme sa fille comme attachée de Communication. Moi, ce que je peux dire, je suis-là en tant que professionnelle. Je ne suis pas là en tant que fille … Je pense que mes collaborateurs peuvent le témoigner. J’ai comme objectif d’accomplir une mission de façon honnête et engagée. Si je comprends certaines réticences, mais je ne comprends pas les gens ne puissent pas surpasser, d’aller au-delà, par le fait que je suis fille du Président. Je peux être fille du Président et je peux être aussi compétente, intelligente et avoir une certaine vision des choses. L’un n’est pas exclusif de l’autre (Rires, rires). Le Président m’a choisie, c’est parce que je peux lui apporter quelque chose dans sa mission, mais le jour où je faillirai à ma mission, je partirai de moi-même», avait-elle répondu de façon catégorique. Et sa formation académique plaidait en sa faveur.
«Après l’obtention de mon bac au lycée français de Nouakchott, je suis allée en France pour faire des études universitaires. Là-bas, j’ai fait les Sciences économiques. Je suis titulaire d’un Diplôme des Etudes Approfondies (DEA) en Economie, mais aussi…», a-t-elle révélé répondant une question portant sur son parcours universitaire et professionnel.
Et de deux femmes …
«Pas à moi. Mais qu’est-ce qu’on peut souhaiter pour le secteur ? Moi, je souhaite pour le secteur que les parents prennent conscience de l’importance des études de leurs enfants, surtout de la nécessité de faire des sacrifices en conséquence et de jouer pleinement leur rôle qui est le leur. Parce que l’école ne garde l’enfant que très peu de temps. Le gros des apprentissages se fait en famille. Je souhaite que le personnel éducatif soit très consciencieux dans son travail et qu’il sache que l’avenir de ce pays repose sur leurs épaules et tous les Mauritaniens qu’ils ne soient, ni parents ou ni enseignant, portent beaucoup d’intérêts au système éducatif. Tout le monde doit respecter l’enseignant, c’est une personne formidable, auprès de laquelle, on demande beaucoup de sacrifices. Il vit souvent dans des conditions très difficiles. De ce fait, c’est quelqu’un qui mérite notre égard et notre respect. J’espère que tout cela va amener le système éducatif de l’avant. Et que vous journalistes, vous fassiez beaucoup de sensibilisations. Il faudrait que les gens prennent conscience qu’un pays, dont le système éducatif n’est pas performant, ne peut jamais être un pays performant. Les pays, qui sont développés, sont des pays qui ont le système éducatif performant et de qualité. Il y va de l’avenir de la Mauritanie», avait martelé sans cesse Nebghouha Mint Mohamed Vall, la première femme Ministre de l’Education Nationale en Mauritanie répondant à cette question: Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter à la tête de ce ministère problématique, qui est le ministère de l’Education Nationale ?
Titulaire d’une Maîtrise en Economie à l’Université de Nouakchott, elle a poursuivi ses études tout en travaillant dans un ministère.
«Dès l’obtention de ma maîtrise, j’ai été engagée au Ministère de l’Economie et de l’Emploi. C’était le nom ancien. Au cours de ma carrière au niveau de ce ministère, j’ai fait une formation pour obtenir un DSS en évaluation et suivi des projets», avait-elle témoigné dans les colonnes de Maghreb Quotidien.
Autant vous dire sans ambages qu’Amal Mint Cheikh Abdallahi est la première femme à occuper le poste de Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Et elles ne sont que deux femmes à gérer ces deux départements ministériels de l’enseignement en Mauritanie, du moins pour l’instant.
Camara Mamady