France: la mobilisation contre l’extension du passe sanitaire ne faiblit pas
RFI – La mobilisation contre l’extension du passe sanitaire ne faiblit pas. Ils étaient près de 215 000 à manifester à travers toute la France, soit un nombre légèrement en baisse par rapport à la semaine dernière.
En plein cœur du mois d’août, les opposants à l’extension du passe sanitaire n’ont pas tous remisé leurs pancartes. Ils sont même toujours aussi nombreux ou presque dans les rues à dénoncer la « dictature sanitaire », pour la 5e semaine consécutive.
Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé près de 215 000 manifestants ce samedi 14 août, contre 237 000 la semaine dernière (un chiffre sous-estimé selon le collectif Le Nombre Jaune, qui en avait comptabilisé plus de 400 000).
Militants politiques, travailleurs de santé, parents inquiets pour la potentielle vaccination obligatoire de leurs enfants, personnes vaccinées, mais opposées à la démarche du passe sanitaire : les profils étaient une nouvelle fois très divers, au sein des quelque 200 rassemblements prévus ce 14 août à travers toute la France. Y compris sur l’île de la Réunion aussi, pourtant partiellement confinée.
À Paris, les manifestants se sont scindés une nouvelle fois en plusieurs cortèges scandant des slogans sur l’air de « Libérons la France », ou « Stop coronafolie ». Le premier, emmené par Les Patriotes de Florient Philippot (ex-Rassemblement National) est parti de la Place de la Catalogne, alors qu’un autre, organisé par des Gilets jaunes ne voulant pas se mêler à l’extrême droite, s’était donné rendez-vous Porte Dorée. Un troisième cortège est quant à lui parti de Place de la Bourse.
Très mobilisé ces dernières semaines, le Sud-Est de la France a une nouvelle fois montré son poids dans le mouvement anti-passe sanitaire. Ils étaient un plus de 47 000, malgré les températures élevées, à descendre dans les rues, dont 22 000 à Toulon (soit 3 000 de plus que la semaine dernière) et 6 000 à Marseille selon la police. À Nice, on a pu voir soignants et pompiers chanter la Marseillaise main dans la main. Ils s’opposent à l’obligation vaccinale du personnel médical.
Ailleurs en France, ils étaient 3 000 à Lyon et 2 600 à Lille battre le pavé, selon la préfecture. En Bretagne, ils étaient plus de 1 000 dans la ville de Lannion, à l’invitation de La France Insoumise, d’Attac et de plusieurs syndicats, et à Brest, près de 2 000 opposants au passe sanitaire ont également défilé. Selon les renseignements, le mouvement ne devrait pas s’essouffler dans les prochaines semaines, et une manifestation nationale est d’ores et déjà prévue le 4 septembre.
En déplacement en Martinique, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est emporté contre ce mouvement, « dont on parle beaucoup trop », pointant du doigt « des pancartes extrêmement bariolées et des motifs parfois extrêmement douteux, voire complètement crades. » Une partie des manifestants contre le passe sanitaire est en effet accusée d’antisémitisme, à travers l’utilisation de slogans connus sur les réseaux sociaux. Mais la majorité des participants refusaient d’être associés à toute thèse complotiste.
En dépit de ces manifestations, l’obligation du passe sanitaire s’est élargi depuis lundi, après le feu vert donné par le Conseil constitutionnel pour son extension. Bars, restaurants, cinémas, musées, hôpitaux, transports longue distance sont d’ores et déjà concernés.
Face à l’extension de l’épidémie, le gouvernement a également fait de nouvelles annonces pour l’accès aux centres commerciaux où le taux d’incidence dépasse les 200 pour 100 000.
À Paris, les cinq grandes enseignes (Galeries Lafayette, Printemps, BHV, Le Bon Marché et la Samaritaine) devraient l’appliquer à partir de lundi, selon la préfecture de police. Au total, 104 centres et grands magasins de plus de 20 000 m2 devront exiger le passe sanitaire dès le début de la semaine en France.
Avec AFP