Algérie – Maroc : « Il n’y aura ni médiation, ni arrangement »
TSA – Depuis l’annonce mardi 24 août de la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, les spéculations se multiplient sur des tentatives de médiation pour réconcilier les deux voisins, que des sources officielles algériennes viennent de balayer d’un revers de la main.
Deux jours après cette annonce, le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal Ben Farhane a appelé vendredi 27 août ses homologues algérien Ramtane Lamamra, et marocain Nasser Bourita.
Rien n’a filtré sur le contenu des discussions, mais cette intervention a été interprétée comme une tentative saoudienne de mener une médiation pour rétablir les relations entre le Maroc et l’Algérie.
Des médias ont ensuite évoqué la volonté de la Mauritanie d’offrir ses bons offices pour résoudre la crise entre l’Algérie et le Maroc.
Une mission quasi impossible. Les autorités algériennes ne comptent pas revenir sur leur décision. Le rétablissement des relations entre les deux pays n’est pas pour demain. « Il n’y aura ni médiation ni arrangement avec le Maroc », a déclaré à TSA ce samedi Amar Belani, confirmant ce qu’a dit une source officielle à l’agence russe Sputnik.
« Un retour à la situation antérieure est absolument exclu dans le présent et dans l’avenir », a tranché cette source qui a préféré garder l’anonymat, qui met fin ainsi aux spéculations sur des médiations étrangères dans le conflit avec le Maroc. Un message clair aux pays ou organisations qui veulent tenter une médiation entre l’Algérie et le Maroc. « « Il est encore trop tôt pour la médiation », estimait l’ancien diplomate Abdelaziz Rahabi dans une déclaration à TSA, le 28 août.
Par la situation antérieure, la source officielle algérienne citée par Sputnik fait allusion sans doute à l’état des relations algéro-marocaines avant le 24 août, et conditionne clairement un éventuel retour à la normale par le règlement de tous les problèmes posés entre les deux pays, et qui ont conduit l’Algérie à rompre ses relations avec le Maroc.
Le 24 août, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a annoncé la rupture des relations et détaillé les raisons qui ont poussé l’Algérie à prendre une telle décision rare dans les relations internationales.
Le Maroc récidiviste
Il a cité une série d’ « actes hostiles » commis par le Maroc, notamment le soutien public apporté par l’ambassadeur du royaume à l’ONU Omar Hilale à un mouvement séparatiste en Algérie, l’affaire d’espionnage à grande échelle Pegasus, du nom du logiciel développé par la société israélienne NSO, et qui a visé de hauts responsables militaires et civils algériens. Il y a eu également ces « menaces à peines voilées » à l’égard de l’Algérie qui ont été proférées jeudi 12 août à partir de Rabat par le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid.
Ce dernier a exprimé les « inquiétudes » de son pays et de son nouvel allié le Maroc au sujet du « rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ».
Pour ne rien arranger, le Maroc poursuit sa politique de « tension permanente » avec l’Algérie, en réitérant fin août, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, son soutien au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Il a même réclamé la présence de mouvement aux réunions du Comité spécial de la décolonisation.
Par: Ali Idir