Aucun texte ne justifie l’emprisonnement du président Aziz, dit un de ses avocats
- La cour d’appel de Nouakchott a rejeté une nouvelle demande de remise en liberté provisoire de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, en détention préventive depuis juin pour corruption présumée, a-t-on appris mardi auprès du parquet.
La cour a décidé lundi soir que la demande était « recevable sur la forme mais elle est rejetée sur le fond », a déclaré à l’AFP une source proche du parquet. L’information a été confirmée à l’AFP par un avocat de l’ex-président, Taleb Khyar Ould Mohamed Moloud.
« L’emprisonnement du président Aziz est illégal et arbitraire parce qu’aucun texte ne le justifie et il est allé au-delà du temps généralement admis en la matière », a-t-il affirmé.
Une première demande de liberté provisoire en faveur de M. Aziz, qui a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, avait été rejetée début octobre par la justice.
L’ex-chef d’État a été inculpé en mars pour corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, dilapidation de biens publics, octroi d’avantages indus et obstruction au déroulement de la justice.
Il a été placé en détention en juin pour non-respect des mesures de son contrôle judiciaire et trouble à l’ordre public.
La justice avait été saisie en août 2020 du rapport d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur des faits présumés de corruption et de détournement de fonds publics pendant les plus de dix années de pouvoir de M. Aziz.
La commission s’est penchée sur plusieurs aspects: gestion des revenus pétroliers, vente de domaines de l’Etat, liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires ou activités d’une société chinoise de pêche.
L’ex-président, qui crie au « règlement de comptes », a toujours refusé de parler au juge d’instruction. Il s’estime protégé par l’immunité que lui confère, selon lui, la Constitution.
AFP