L’Arabie saoudite riposte aux tirs houthis contre ses installations pétrolières
Au Yémen, sept ans après le début de son intervention dans le pays, la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite dit avoir effectué des frappes aériennes sur le port d’Hodeïdah et sur la capitale Sanaa.
Des raids aériens en réaction à des attaques des rebelles houthis vendredi contre des installations pétrolières saoudiennes. La coalition sous commandement saoudien assure qu’elle riposte pour « protéger les sources d’énergie mondiales ».
En pleine crise énergétique mondiale, liée à la guerre en Ukraine et aux sanctions contre la Russie, l’Arabie saoudite, premier producteur de pétrole brut au monde, assure sans craindre le paradoxe qu’il s’agit par ces frappes de « garantir le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement » en énergie.
Les frappes de la coalition menée par le royaume saoudien ont visé des infrastructures pétrolières et électriques dans le port de Hodeïdah, selon une chaîne de télévision yéménite contrôlée par les rebelles houthis. À Sanaa, le bâtiment administratif d’une compagnie pétrolière a été bombardé aussi, d’après des témoignages recueillis par l’agence Reuters.
La coalition militaire menée par l’Arabie saoudite et soutenue notamment par les Émirats arabes unis a assuré que ce n’était que le début de sa riposte, et que les houthis, qui sont soutenus par l’Iran, devaient « assumer les conséquences de leur comportement hostile ».
Vendredi 25 mars, les attaques des rebelles houthis ont notamment provoqué l’explosion de deux cuves du géant pétrolier Aramco, à Djedda. L’incendie était visible depuis la piste du circuit de formule 1 où doit se tenir ce dimanche le grand prix d’Arabie saoudite. Un grand prix qui aura bien lieu, comme prévu, d’après les organisateurs.
Guerre au Yémen : vers une trêve ?
L’information n’a pas été confirmée à ce stade par les houthis, mais selon un haut responsable saoudien interrogé par l’AFP, les rebelles yéménites ont proposé des pourparlers au niveau national, ainsi que l’arrêt des combats.
« Les Houthis ont proposé, par l’intermédiaire de médiateurs, une initiative comprenant une trêve, l’ouverture de l’aéroport de Sanaa et du port de Hodeïdah, ainsi que des discussions intra-yéménites », affirme un responsable saoudien proche du dossier.
Peu de temps après cette déclaration, le chef du bureau politique des houthis Mahdi al-Mashat a déclaré que le groupe suspendrait ses frappes de drones et de missiles contre l’Arabie saoudite ainsi que ses offensives terrestres au Yémen pendant trois jours, dans le cadre d’une trêve qui pourrait, selon lui, se prolonger si la coalition dirigée par l’Arabie saoudite opérant au Yémen cessait les frappes aériennes et levait les restrictions portuaires.
Le porte-parole des rebelles a ajouté que le mouvement était disposé à libérer tous les prisonniers, y compris le frère du président yéménite Abd-Rabbu Mansour Hadi.
Par RFI