Si je deviens le directeur général du Port de pêche artisanale de Nouadhibou (2)
En draguant le sable accumulé, pour assurer l’entrée et la sortie des chalutiers, le maintien de la profondeur d’eau du bassin d’amarrage et de la voie de navigation est une condition impérative au fonctionnement d’un port de pêche artisanale.
Or celui de Nouadhibou est confronté de manière inévitable à l’ensevelissement, sous les effets cumulés des vents dominants du Nord qui y déposent le sable du désert et des fines particules qui y pénètrent aux environs de la laisse ( ?). C’est aujourd’hui le défi majeur qui nous est opposé.
Dès ma prise de fonction en tant que directeur général, je m’engagerai à élaborer un programme de dragage d’envergure adéquate, sur la base, d’une part, d’une appréciation, par des mesures périodiques de la profondeur d’eau, des tendances et du volume de l’accumulation de sable et, d’autre part, de l’analyse des caractéristiques de cette accumulation :volume annuel accumulé, nature du sol, localisation des points d’accumulation, vents et courants marins…
Le but des mesures de profondeur est de connaître, d’un point de vue quantitatif, la profondeur de la surface du fond marin afin d’établir les variations de la profondeur au fil des ans.
L’envergure de ces mesures doit également comprendre, outre les mesures effectuées dans le bassin d’amarrage et la voie de navigation, des mesures topographiques aux environs des lignes de rivage sur la zone côtière. L’accès direct à quai de bateaux de pêche de 7 m de tirant d’eau implique donc un dragage généralisé dont le coût est notable.
Il convient de l’étudier précisément et cette étude pourrait être intégrée au sein d’une réflexion globale sur l’aménagement et le développement de la zone portuaire dans mon programme de redressement.
Je m’engagerai ainsi à organiser également la récupération des huiles de vidange usées, via deux camions pour récupérer les déchets solides et trois citernes tractables pour les autres, ainsi qu’à construire une station d’épuration des eaux usées pour le marché au poisson. Je m’engagerai en outre à développer des enquêtes par recensements et un audit afin d’identifier l’environnement socio-économique de la pêche artisanale.
Équipements indispensables
Vous conviendrez avec moi que le secteur de la pêche artisanale est un formidable secteur d’emplois, participant à la réduction du chômage et au renforcement de la sécurité alimentaire. Cette importance sociale et économique justifie l’attention particulière que lui accordent le chef de l’État et le Premier ministre dans les politiques, stratégies et programmes de réformes afin de faire émerger notre pays dans tous les domaines liés au développement durable.
Je m’engagerai par ailleurs à mobiliser des financements pour équiper le port de tous les équipements nécessaires à son bon fonctionnement, notamment cinq usines de production de glace, divers entrepôts frigorifiques modernes, des magasins pour les amateurs et mareyeurs, des locations pour les professionnels de la pêche artisanale, deux gigantesques halles modernes pour les produits de celle-ci et trois ateliers de réparation de pirogues…
La halle aux poissons que je propose comptera un espace d’exposition et de vente réfrigéré, une salle de réception pour l’identification et le pesage des produits, une salle d’allotissement et d’expédition, des chambres froides, un comptoir d’agréage du poisson et un bureau vétérinaire. On entend ainsi les objectifs centraux de cette infrastructure de commercialisation : améliorer la qualité, valoriser le produit, assurer la fluidité et la transparence des transactions commerciales.
Dans cet esprit, la chaîne de froid sera étroitement liée à toute une formation dispensée aux pêcheurs pour leur permettre de vendre leurs produits non seulement sur le marché local mais aussi sur les marchés sous-régionaux et internationaux grâce à des normes de qualité bien inculquées et maîtrisées. Outre l’augmentation substantielle des capacités d’approvisionnement des ressources halieutiques au niveau international, cela permettra aussi d’améliorer les conditions de vie et de travail des pêcheurs.
Mon souci principal est de mieux gérer un établissement qui souffre d’une certaine saturation de ses équipements. Ma conception technique vise à accroître la production nationale par un fonctionnement optimal du port satisfaisant la demande et assurant le développement de toutes les activités liées à la pêche artisanale. Cette conception est basée sur trois principes fondamentaux : compétence technique, professionnalisme et sens des responsabilités…
Cheikh Ahmed ould Mohamed
Ingénieur
Chef du service Études et Développement
Établissement portuaire de la Baie du repos de Nouadhibou
Auparavant responsable du bureau d’études BE MEGELC NDB.
Courriel : [email protected]