Atelier régional à Nouakchott pour le renforcement des systèmes nationaux de suivi du secteur EAH
Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a organisé un atelier sur le renforcement des systèmes nationaux pour le suivi du Secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF dans le cadre de l’Alliance Sahel.
Cet atelier vise à consolider les indicateurs, les méthodes et les normes pour améliorer le suivi national et mondial du secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène et d’apporter une réflexion autour de la gouvernance et du financement du secteur ainsi que l’opportunité d’un meilleur dialogue entre le secteur et les offices nationaux de statistique.
Dans son discours, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement M. Sidi Mohamed Taleb Amar, a déclaré que le département est en train d’actualiser la Stratégie Nationale de Développement du secteur de l’eau et de l’assainissement (SNADEA) pour prendre en compte les nouvelles exigences du secteur en matière d’accès durable aux services d’eau potable, d’assainissement à l’horizon 2030.
Il a ajouté que les efforts se poursuivent avec le concours des partenaires techniques et financiers en vue d’atteindre les objectifs de développement durable en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène (EAH).
Le ministre a indiqué que cet atelier constitue la première rencontre pour la coordination entre les services techniques des pays de l’Alliance Sahel pour les échanges sur les feuilles de route adoptées en 2020 destinées au renforcement du suivi du secteur EAH, de l’évaluation des besoins et des indicateurs nécessaires pour l’orientation des politiques et stratégies dans les pays de l’Alliance regroupant en plus de notre pays : le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad , en vue de renforcer la coordination entre les différents acteurs au niveau national, régional et au niveau global.
De son côté, la représentante de l’OMS en Mauritanie, Mme Ndiaye Faty Charlotte, a déclaré que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène est primordial pour la santé et la dignité des populations, aussi, ajoute-t-elle, « le suivi du secteur est indispensable pour informer les décideurs, orienter les politiques et stratégies, planifier le développement du secteur et mobiliser les ressources humaines et financières en conséquence pour atteindre les objectifs et cible fixés en vue d’atteindre les objectifs du d développement durable. »
Elle a ajouté que pour renforcer les mécanismes de coordination entre les partenaires, un appui a été apporté aux pays en vue d’accompagner les efforts de prévention, de stabilisation et de développement des pays du Sahel de façon coordonnée, adaptée et efficace.
Elle a poursuivi en disant que le taux de décès enregistré pour l’année 2019 en Mauritanie, est lié à l’insalubrité de l’eau, aux déficiences du système d’assainissement et au manque d’hygiène, et provoqué, entre autres, par les affections telles que la diarrhée, les infections respiratoires et la malnutrition protéine-énergétique, s’élève à 37.8 décès pour 100 000 habitants (soit 1710 décès par an) dont 1237 décès sont dus à la diarrhée pour 438 décès aux infections respiratoires. Par ces résultats elle exhorte non seulement le gouvernement Mauritanien, mais aussi les autres gouvernements, la société civile, le secteur privé et toutes les parties prenantes à placer l’objectif « De l’eau pour un monde sain » au premier rang de leurs priorités.
De son côté Mme Bénédicte Brusset directrice de l’Agence Française de Développement (AFD) a déclaré que l’eau, l’assainissement et l’hygiène sont des secteurs importants d’intervention de l’AFD avec un effort global d’1 milliard d’euros par an dans les 80 pays où elle intervient précisant que la moitié est en Afrique. Aujourd’hui uniquement dans les pays du G5 Sahel, se sont 527 M euros qui sont investis pour l’eau et l’assainissement. Ce sont des forages, des réservoirs, des réseaux, des bornes fontaines et branchements privés, en matière d’assainissement des latrines publiques et la promotion des latrines privées au niveau des ménages.
Pour sa part, le représentant de l’UNICEF en Mauritanie, M. Marc Lucet, a indiqué que les besoins en eau en Mauritanie comme ailleurs ne cessent de croître. La surutilisation, la pollution et les changements climatiques exercent une pression de plus en plus grande sur les ressources en eau.
Les sécheresses et les vagues de chaleur deviennent plus intenses et plus fréquentes et les besoins liés à l’assainissement et à l’hygiène de plus en plus criants. Dans ce contexte, l’enjeu est de pouvoir approvisionner les personnes, l’agriculture, l’industrie et les écosystèmes.AMI