Percée spectaculaire du Maroc en Coupe du Monde : les regards se tournent vers l’Académie Mohammed VI
Les prouesses des Lions de l’Atlas en coupe du monde continuent à tenir en haleine des centaines de millions de fans à travers le monde et notamment en Afrique et dans le monde arabe.
En effet, jamais une équipe de ces deux régions du monde précitées n’avait atteint un tel stade dans cette compétition considérée à juste titre comme la plus prestigieuse de la planète.
Aujourd’hui, grâce à ce succès historique, tous les regards se tournent vers l’académie Mohamed VI qui s’avère avoir joué un rôle capital dans cette belle aventure.
En effet, les observateurs les plus avertis mettent en avant le rôle majeur de l’Académie Mohammed VI de Football qui a contribué à la formation de joueurs marocains de grand talent qui alimentent aujourd’hui la sélection des Lions de l’Atlas.
C’est ainsi que Nasser Larguet qui a participé à la création de l’Académie Mohammed VI de football, qu’il a dirigée de 2008 à 2014 a évoqué sur RMC le fabuleux parcours de la sélection marocaine au Mondial 2022, et l’importance de l’Académie.
Rappelons à ce propos que le Mardi 6 décembre, ils étaient trois. Trois joueurs marocains issus de l’Académie Mohammed VI à être titulaires lors de l’exceptionnelle victoire face à l’Espagne. Nayef Aguerd, Youssef En-Nesyri, et Azzedine Ounahi, qui a complètement charmé Luis Enrique. « Mon Dieu, d’où sort ce gars ? »
S’il fait aujourd’hui les beaux jours de la formation de l’ASEC Mimosas à Abidjan, le Normand fut l’un des tout premiers à rejoindre l’Académie Mohammed VI, sortie de terre en 2009 sur décision royale, à Salé, près de Rabat. « Sa Majesté le roi Mohammed VI a voulu comprendre pourquoi le football était arrivé à ces difficultés-là. C’est-à-dire ne pas se qualifier à la Coupe du monde depuis longtemps, de ne pas être capable de passer le premier tour des Coupes d’Afrique et la non-qualification des jeunes dans les compétitions africaines et notamment mondiales. Et aussi les résultats qui manquaient au niveau des Ligues des champions africaines. Donc la conclusion, c’était que le Maroc avait perdu un petit peu le fil de la formation des jeunes qui étaient la force du football marocain » , explique Nasser Larguet, nommé directeur du projet en 2007, alors que son contrat au RC Strasbourg prenait fin.
Un projet colossal
Le royaume investit alors treize millions d’euros dans le projet et s’offre un centre ultra-moderne, qui n’a rien à envier aux infrastructures des plus grands clubs européens. Avec Nasser Larguet aux commandes, l’académie se dote d’équipements en tout genre. « Il y avait tout pour bien faire. Nasser a pensé à tout. Il voulait par exemple que les enfants puissent jouer sur toutes les surfaces,. Donc il a fait des terrains en herbe, il a fait un terrain synthétique, il a fait un terrain en stabilisé avec de la terre, et il a fait un mini terrain en sable. C’était extraordinaire », explique Pascal Théault. Mais cette académie de 18 hectares a de légers retards de livraison, et le premier cru commence à mûrir à 40 kilomètres de là.
Si les formateurs s’éclatent, tout n’est pas tout rose. Il faut encore mettre au point la bonne formule pour faire progresser les pépites marocaines. Avec un staff largement issu de la formation française, Nasser Larguet essaie d’appliquer les méthodes hexagonales. Mais l’expérience tourne au fiasco, car à l’époque, selon lui, « un joueur de 15 ans a une histoire de l’entraînement et un historique de l’entraînement d’un enfant de 12 ans en France ». « On était vraiment catastrophiques pendant six mois, et je me suis aperçu qu’il fallait changer de méthodologie. C’est ce qu’on a fait en collaboration avec Pascal. Avec Thomas (Pavillon, le préparateur physique, NDLR), on a rééquilibré un petit peu la méthodologie et après on était vraiment dans le vrai avec nos jeunes » , témoigne Larguet, qui a passé le flambeau à Théault en 2014. Après une première année passée à jouer des matchs amicaux, l’ancien coach de l’OM inscrit ses différentes catégories dans les championnats locaux. Pour sa première vraie saison, l’académie brille : « On est champions en moins de 15 ans, champion en moins de 19 ans et on a été vice-champions en moins de 17. L’histoire a fait que le premier championnat des moins de 15 ans, on l’a gagné avec En-Nesyri qui marque de la tête. Et puis chez les U19, je ne sais plus si c’est la troisième ou quatrième année, c’est Aguerd qui nous fait gagner le match de la tête aussi » , raconte Larguet.
Ainsi, travail, exemplarité et excellence sont les valeurs de ce lieu qui a fait de la formation marocaine une référence à l’international. Certains héros de la Coupe du monde 2022 ont fait leurs classes à l’Académie Mohammed VI de Football (AMF) à Salé, qui forme l’élite du ballon rond.
Huit des seize Lions de l’Atlas qui ont joué contre le Portugal, samedi 10 décembre au Stade Al-Thumama de Doha en quart de finale de la Coupe du monde 2022, sont issus des différents centres de formations nationaux. Deux d’entre eux sont des purs produits de l’usine à talents par excellence: l’Académie Mohammed VI de Football (AMF). Ce joyau de l’infrastructure nationale forme l’élite du football national.
En-Nesyri, monsieur record
Ses entraîneurs mettent toujours l’accent sur sa générosité, son sens du sacrifice et son abnégation. Des qualités qui en font un attaquant atypique, loin des «modèles» auquel le football moderne nous a habitués.
Youssef En-Nesyri, auteur du but de la victoire face à la Seleção, est devenu le premier marocain à marquer lors de deux éditions consécutives et surtout le meilleur buteur de l’histoire du Maroc en Coupe du monde, avec trois réalisations, en 2018 et 2022.
Il a ainsi dépassé ses illustres prédécesseurs Abderrazak Khairi (deux buts en 1986) et Salaheddine Bassir et Abdeljalil Hadda (deux buts en 1998).
Pour offrir sa qualification historique au Maroc, l’inoxydable buteur un fait un saut 2m78 de hauteur, un record dans l’histoire de la Coupe du monde, avant de mettre Diogo Costa au tapis. Avant lui…Cristiano Ronaldo s’était élevé à 2m56.
En somme, En-Nesyri, arrivé à l’AMF à seulement 12 ans, a réussi là où Roger Milla, El-hadji Diouf ou Asamoah Gyan ont échoué: envoyer l’Afrique en demi-finale de Coupe du monde. Il sera à jamais le premier.
Rappelons enfin que la Fédération internationale de football (FIFA) a rendu un vibrant hommage au ballon rond marocain qu’elle a qualifié de « brillant sur tous les plans ».
Dans un article publié, mardi, sur son site web, l’instance internationale a mis en avant le programme FIFA Forward, qui a « contribué à la progression du football féminin », l’action de l’Académie Mohammed VI qui, selon elle, « trace la voie de l’avenir » et le parcours des Lions et Lionnes de l’Atlas qui « enchaînent les succès chez les seniors, en U-17 et en futsal ».
« Le football marocain commence à récolter les fruits des efforts déployés par la fédération, comme le montrent les avancées réalisées dans les catégories masculines et féminines », affirme la même source.
« Les Lions de l’Atlas ont concrétisé un rêve à Qatar 2022. Qualifiés en tête de leur poule pour les huitièmes de finale, ils sont la première équipe africaine à empocher sept points en phase de groupes de la Coupe du Monde de la FIFA, qui plus est avec un sélectionneur marocain aux commandes », fait-on observer.
A ce propos, le site web de la FIFA souligne que « la fédération a apporté un soutien déterminant à l’équipe, en accueillant notamment des amicaux contre des sélections telles que l’Argentine et le Brésil ».
Et de conclure que « l’académie a sans aucun doute joué un rôle décisif dans la formation de cette remarquable équipe U-17 et son accession à l’un des plus grands tournois du monde ».